Maurice Denis - Le Sacré-Coeur © DR

Le Sacré-Cœur dans l’art, au musée du Hiéron de Paray-le-Monial

Soleil dans les ténèbres du Golgota, contre lequel la Vierge Marie laisse reposer sa tête : le Sacré-Cœur de Maurice Denis est l’une des œuvres les plus touchantes de l’exposition proposée par le musée du Hiéron de Paray-le-Monial, en Bourgogne. À l’occasion du 350e anniversaire des apparitions à sainte Marguerite-Marie et des vingt ans de sa réouverture, le musée propose une riche exposition sur le Sacré-Cœur dans l’art. La multiplicité des styles qui s’emparent du sujet renvoie à une difficulté de taille pour les artistes : comment rendre compte de « ce Cœur qui a tant aimé les hommes […] jusqu’à s’épuiser et se consommer pour leur témoigner son amour, et pour reconnaissance [ne reçoit] de la plupart que des ingratitudes », comme l’expliquait le Christ lui-même à la sainte visitandine ? Entre les gravures du XVIIIe siècle et leur précision quasi anatomique et les compositions plus modernes, tel ce Cœur massif, inamovible, en pierre volcanique et bronze, signé Eric Desèvre, le visiteur contemple la fascination exercée à travers les siècles par le Sacré-Cœur – et le foisonnement des approches.

Signalons que le musée est situé à quelques mètres de la chapelle Claude-La-Colombière. Datant de la première moitié du XXe siècle, l’église cache derrière son apparente simplicité extérieure un joyau de l’Art déco, abritant plusieurs éléments remarquables, à commencer par la lumineuse mosaïque de l’abside, représentant un Christ incandescent, brûlant d’amour pour les hommes. Avec les vitraux, elle est signée de la « dynastie Mauméjan », grande famille d’artistes. Bien sûr, l’élément incontournable est la châsse de saint Claude La Colombière, confident de sainte Marguerite Marie et indissociable des apparitions de Paray-le-Monial. Lors d’une messe célébrée par le père La Colombière, sainte Marguerite-Marie a une vision : une « fournaise ardente », dans laquelle se trouvent deux cœurs, le sien et celui du père La Colombière.

À Paray-le-Monial, l’art vient donc essayer de défricher un mystère inépuisable : non seulement Dieu est Amour (1 Jn 4, 8), mais cet Amour a un Cœur et ce Cœur brûle pour nous. De quoi inspirer les jeunes artistes de notre époque !

Constance de Vergennes

Musée du Hiéron à Paray-le-Monial : « Le Trésor des trésors, le Sacré-Cœur dans l’art » : jusqu’au 4 janvier 2026.

© La Nef n° 383 Septembre 2025