Vaincre ou mourir
(25 janvier 2023)
1793 : la conscription imposée par la Révolution, après l’exécution du roi, suscite un vent de colère en Vendée, les paysans étant attachés à leurs prêtres et à leur terre, qu’ils ne veulent pas quitter pour se battre au loin au profit d’un régime qu’ils exècrent. La révolte gronde et se transforme vite en guérilla. Mais ces pauvres paysans ont besoin d’un chef militaire pour les conduire à la guerre. Charette, qui juge cette cause perdue, refuse dans un premier temps, avant de se laisser convaincre par la fougue de ces hommes sans instruction. La grande épopée vendéenne de l’ancien officier de Marine commence. Il se révèle vite être un chef avisé et charismatique qui mène ses hommes à de belles victoires. Mais la République est infiniment plus puissante avec une réserve de soldats bien supérieure et va progressivement écraser cette Vendée militaire, avec une rage féroce et en commettant nombre d’atrocités demeurées vives dans les mémoires.
C’est cette histoire que conte le film Vaincre et mourir, première production cinématographique du Puy du Fou. Pour cette première, les producteurs nous offrent un film à grand spectacle avec d’excellents acteurs qui en sont le point fort : Hugo Becker (Charette), Gilles Cohen (Couëtus), Grégory Fitoussi (Travot), Jean-Hugues Anglade (Ruelle)… L’esprit du film est remarquable et suit au plus près la réalité historique. La mise en scène, côté moyens, n’a rien de ridicule, même si elle est loin des grandes productions hollywoodiennes : l’image est belle, les scènes bien filmées. Tout cela est positif, et pourtant, en sortant de la projection, on ne peut s’empêcher de penser qu’il manque quelque chose, qu’on passe à côté de la dimension épique d’une telle histoire !
L’étrange histoire du coupeur de bois
(4 janvier 2023)
Pepe est bûcheron dans une aimable petite ville du nord de la Finlande. Alors que tout semble paisible, en deux jours à peine, une série d’événements contraires viennent perturber la petite vie sans histoire qu’il menait jusqu’ici. Pourtant Pepe ne proteste pas, ne se plaint pas. Il paraît s’accommoder sans problème de ces coups du sort. Alors que les jours suivants ne lui amènent que chaos, conflits et aventures surréalistes, il continue résolument à voir la vie du bon côté. Toujours souriant, toujours optimiste.
Ce film du Finlandais Mikko Myllylahti, pétri d’humour nordique, ne fait pas trop d’efforts pour faire reconnaître sa profondeur, étirant les plans à plaisir et passant sans hâte de l’un à l’autre. C’est de cette façon discrète qu’il impose son héros, Pepe, qui semble d’abord un peu benêt dans son entêtement à ne pas se fâcher des choses révoltantes et qui dévoile peu à peu sa sagesse dans des tirades profondément morales et philosophiques.
François Maximin
© LA NEF n°354 Janvier 2023