Messe conventuelle à l'abbaye de Randol

Les Journées liturgiques de Randol

L’abbaye Notre-Dame de Randol organise des sessions liturgiques ouvertes à tous une fois par an – la première aura lieu du 28 juin au 1er juillet – ou une fois par mois durant l’année en fin de journée selon le nombre de demande. Le TRP Dom Bertrand de Hédouville, Abbé de Randol, nous présente cette initiative.

La Nef – Pourquoi ces Journées Liturgiques de Randol ? Comment sont-elles organisées et à qui s’adressent-elles ?
Dom Bertrand de Hédouville – Ces Journées sont nées de la rencontre de trois personnes : tout d’abord du cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements, venu prêcher notre retraite annuelle en novembre dernier, ce qui fut une grâce insigne, ensuite du bienheureux John Henry Newman et de Dom Prosper Guéranger, à travers un recueil de textes publiés dans Portraits spirituels de notre temps. Tous trois nous parlent, avec leur charisme propre, de la liturgie comme chemin de salut. La question d’organiser des sessions de liturgie à Randol s’était déjà posée il y a un peu plus de dix ans, sans se concrétiser. Cela est apparu alors comme une nécessité, un service à rendre.
C’est la raison pour laquelle, il a semblé que ces sessions devaient en premier lieu s’adresser à ceux qui sont l’Église de demain. Du fait de notre capacité d’accueil, il a fallu se limiter aux messieurs âgés de 18 à 35 ans, durant 3 jours, à raison de quatre interventions de trois-quarts d’heure chaque jour. Tout cela, bien sûr, dans le cadre de notre vie et des offices monastiques.
Selon les demandes, il est envisagé également de proposer cet enseignement à un public plus large, durant l’année, en fin de journée. Celui-ci s’adressera donc à tous les fidèles de la région.

Quel lien faites-vous entre notre crise actuelle et la pratique liturgique ?
Le thème choisi de la liturgie comme chemin nécessaire de salut est l’occasion de rappeler la place centrale du Christ dans la vie chrétienne, unique médiateur entre Dieu et les hommes. C’est Lui qui nous a rouvert la porte du Ciel par sa bienheureuse Passion, sa Résurrection et sa glorieuse Ascension. Toute vie chrétienne est une vie greffée sur Lui, comme le dit saint Paul et prend un caractère liturgique, c’est-à-dire d’une conformité de plus en plus grande avec Celui qui est notre Grand-Prêtre et la Tête dont nous sommes les membres de par le baptême et la confirmation. Et cela se réalise dans l’Église qui est son Corps, pour chacun de nous personnellement et aussi pour le Corps tout entier, en chacun de ses membres unis au Christ de façon vitale par la foi, la charité et par les sacrements de la foi.
Or il n’y a pas de plus grande urgence que de travailler à ce que les chrétiens redeviennent le sel de la terre, l’âme vivifiante de ce monde loin de Dieu. Et cela ne se peut que si la pratique liturgique est vécue en conformité à ce qu’a institué le Christ et selon les directives de l’Église. Ce qui suppose une obéissance humble et aimante.

Quelles vous semblent être les priorités aujourd’hui en matière liturgique ?
Revenir au Christ, se laisser façonner par Lui de l’intérieur, veut dire vivre dans la lumière de la foi vivante de l’Église. Et on ne l’a trouvé nulle part ailleurs plus jeune et lumineuse que dans la liturgie.
Cela exige de la connaître, de la pratiquer, de l’aimer dans ses racines, dans son histoire, dans sa dynamique et sa richesse. Et donc de se former, de prendre le temps pour cela, pour vivre au large sous le souffle de l’Esprit. Ce à quoi sont conviés, du jeudi 28 juin au dimanche 1er juillet prochain, ceux qui veulent de tout leur cœur travailler à la vigne du Seigneur.

Propos recueillis par Christophe Geffroy

Inscriptions par courrier : Abbaye Notre-Dame de Randol, 63450 Cournols. Par tél. : 04 73 39 31 00. Ou sur : www.randol.org.

© LA NEF n°303 Mai 2018