POUR L’ÉGLISE
Ce que le monde lui doit
CHRISTOPHE DICKÈS
Perrin, 2024, 272 pages, 16 €
Il est assez rare de voir fleurir en ces temps qui cultivent morosité intellectuelle, haine de soi compulsive et repentance mémorielle, un ouvrage d’apologétique chrétienne. Il est plus rare encore d’y voir un récit équilibré et structuré, qui ne se prête à aucun manichéisme ni ne néglige la part d’ombre du sujet dont il fait le plaidoyer.
C’est pourtant le défi que relève brillamment Christophe Dickès, historien et journaliste, spécialiste du Saint-Siège et du catholicisme romain. Analysant l’histoire de l’Église dans la longue durée, son ambition est de montrer ce qu’elle a pu apporter au monde dans le domaine de la civilisation profane. Un tel exercice est à contre-courant de notre époque qui préfère la déconstruction au récit et le procès à la louange. Plus encore, Dickès explique que les catholiques sont souvent ignorants de leur propre histoire, n’y voyant qu’une source de honte justifiant toutes les entreprises de repentance. Or, si les hommes d’Église ont pu faillir à leur mission – ce que l’actualité ne nous rappelle malheureusement que trop bien – l’institution n’a pas à rougir de son histoire qui peut même justifier, chez les catholiques, un sentiment de reconnaissance et de fierté, loin de toute arrogance et de tout triomphalisme.
À rebours de Chateaubriand dans son Génie du christianisme (1802), l’auteur évacue à dessein le legs artistique de l’Église au monde car celui-ci est le plus visible, le plus évident et le plus commenté à travers l’histoire. Il présente donc une série de dix tableaux où se mêlent des thèmes classiques de l’apologétique chrétienne comme le legs de l’Église au monde de l’éducation, à la politique, à la condition de la femme ou au monde de la santé et d’autres plus originaux, comme l’apport de l’Église à la science, à la computation du temps, à l’écriture de la musique, à la lecture silencieuse, à l’écriture livresque, à la recherche historique ou encore à la liberté de conscience. L’auteur explique ainsi l’origine de certaines évidences que le lecteur n’a probablement jamais questionnées et déconstruit aussi certaines idées reçues, dans le prolongement d’Historiquement correct publié en 2003 par Jean Sévillia.
Un ouvrage savant et très bien sourcé, qui tient compte des apports récents de la recherche historique et qui livre le tout dans un style très pédagogique, vulgarisé et adapté au grand public.
Benoît Dumoulin
ALLEZ DE L’AVANT !
Dom Gérard de Martel
Un père spirituel pour aujourd’hui
Palendriai, 2024, 250 pages, 18 € (commercialisé par l’abbaye Saint-Pierre de Solesmes)
Né en 1940, Gérard de Martel entre à 21 ans à l’abbaye bénédictine Saint-Pierre de Solesmes, d’où il fut envoyé en 1998 avec onze autres frères pour fonder le monastère Saint-Benoît de Palendriai en Lituanie, monastère qu’il ne quittera plus jusqu’à sa mort en 2021. Père hôtelier, père spirituel, il laissera une profonde empreinte auprès de ceux qui fréquentaient le monastère. Ce livre rédigé en son hommage complète son autobiographie par de nombreux témoignages, souvenirs et photos. Il renferme un petit trésor spirituel de ses conseils et encouragements sur de nombreux thèmes : la prière, le combat spirituel, la vie consacrée, la vie dans le mariage, le travail, soi-même et les autres, la maladie. Simples, profonds et efficaces !
Anne-Françoise Thès
L’ÉGLISE AU RISQUE DE LA FOI
PÈRE MICHEL VIOT & YOHAN PICQUART
Via Romana, 2024, 208 pages, 19 €
« Un manifeste d’espérance » : telle est la définition choisie par le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, pour préfacer cet ouvrage écrit sous la forme d’un dialogue entre le Père Michel Viot, prêtre du diocèse de Paris, et l’enseignant Yohan Picquart, diplômé en sciences des religions. Fondé sur une argumentation solide, enrichi de références doctrinales et historiques, cet ouvrage passe en revue les principaux défis auxquels l’Église catholique est aujourd’hui confrontée, en particulier les déviances concernant les fondements théologiques et les traditions pastorales des sept sacrements, thème qui constitue la partie la plus développée de la réflexion des auteurs.
Retenons ici les trois premiers. À propos du baptême, l’abbé Viot rappelle son rapport direct à la foi et son rôle premier dans la vie chrétienne. « Sans baptême, aucun être humain ne peut avoir recours aux autres sacrements de l’Église », souligne-t-il tout en déplorant sa désacralisation rituelle (marginalisation de l’exorcisme) qu’il apparente au semi-pélagianisme (hérésie niant la grâce divine). Quant à la messe, l’abbé Viot regrette la perte de son sens sacrificiel. Déplorant l’ambiguïté de certaines traductions liturgiques, il renvoie aux enseignements des conciles de Trente (1562) et de Vatican II, et se prononce aussi pour une coexistence pacifiée entre les deux formes du rite romain. Quant au sacrement de l’ordre, suivant le modèle clairement institué par le Christ, il ne peut être réservé qu’à des hommes, les vœux religieux étant pour leur part aussi accessibles aux femmes.
Une réflexion importante concerne la fidélité au pape François dont certaines positions sont perçues comme étant en rupture avec celles de ses prédécesseurs : « Le souci du dogme doit être égal à celui de la pastorale, mais le dogme prime toujours car c’est la doctrine qui dirige la pastorale, et il n’y a pas de charité sans vérité […]. Mais cela ne signifie pas qu’il l’écrase. »
Dans un chapitre intitulé « Les religions et l’État en France », l’ouvrage aborde la question de la laïcité dont l’abbé Viot rappelle les étapes qui ont conduit à la situation actuelle avec notamment l’émergence de l’islam, tout en invitant à une saine approche de la part de l’État et des catholiques. On retiendra cette remarque : « La vocation de l’Église à s’occuper de religion avant de s’intéresser au pouvoir temporel ne signifie pas qu’elle n’a pas de message à faire passer sur les questions politiques, dès lors qu’elles mettent en cause l’être humain et sa place dans la société. »
Annie Laurent
COMMENTAIRE DU TRAITÉ DU CIEL D’ARISTOTE
THOMAS D’AQUIN
Les Belles lettres, Coll. « Sagesses médiévales », 2024, 700 pages, 55 €
« Ma conclusion, écrivait Étienne Gilson dans Philosophie au Moyen-Âge, […] c’est que la philosophie moderne n’a pas eu à conquérir les droits de la raison contre le Moyen Âge mais qu’au contraire le Moyen Âge a conquis les droits de la raison pour la pensée moderne. » Conclusion partagée par Jacques Bainville qui, dans son Histoire de France, écrivait : « Quelle erreur de croire que ce siècle lui-même ait été celui de la foi docile et de l’obéissance au maître ! »
Tout l’œuvre de saint Thomas d’Aquin en offre un témoignage éclatant, et jubilatoire. En ces temps de commémoration du théologien, Barbara Ferré et Emmanuel Brochier nous font le don de la traduction inédite de son Commentaire du traité du Ciel d’Aristote. L’introduction, érudite, que propose Emmanuel Brochier est d’une extraordinaire richesse, fourmillante d’enseignements plus savoureux les uns que les autres. Mettant en perspective le travail de Thomas d’Aquin, Brochier rappelle, thème qui se rencontre chez Hannah Arendt, que la révolution copernicienne semble bien « n’avoir eu d’autres motifs qu’esthétiques », que « le goût de la beauté » fut sans doute « plus fort que la peur d’aller à l’encontre des mathématiciens et du sens commun », tant, pour le chanoine polonais, un homme sans le sens de la Beauté ne serait jamais qu’un monstre. Emmanuel Brochier évoque aussi la foi thomiste dans le logos : le discours rationnel est élevé au rang d’instrument de perception, augmentant « l’acuité du regard ».
Le maître de la scolastique s’y escrime avec la pensée d’Aristote, avec l’univers, les corps célestes, dont les étoiles, auxquelles il consacre de très belles pages, nous faisant entendre le « son des étoiles »… La passion de penser, d’examiner, d’interroger y est à son comble et revêt pour nous qui, de l’école à l’université, nous flattons de former, de cultiver l’esprit critique (confondue avec la critique du passé), une validité exemplaire.
L’exercice de la raison a, chez ce contemporain du Paris de Notre-Dame, les allures d’une fête, se dit-on en refermant le Commentaire du Traité du Ciel d’Aristote. La comparaison avec notre morne présent a quelque chose de confondant et confirme hautement les deux grands penseurs cités en ouverture.
Bérénice Levet
LA VRAIE VIE DES DIEUX GRECS
ROMAIN BRETHES
Cerf, 2024, 238 pages, 20 €
Cet ouvrage n’est ni un dictionnaire, ni un aperçu synthétique de la mythologie grecque. L’auteur a choisi dix divinités représentatives de la religion grecque et analyse dans autant de chapitres les caractéristiques et les fonctions de chacune d’entre elles à partir des sources anciennes et des travaux de spécialistes. Les considérations érudites n’empêchent pas l’ouvrage d’être divertissant et agréable à lire. Pour donner un exemple, on appréciera la manière dont l’auteur décrypte l’étrange personnalité du dieu Dionysos, dieu de la vie sauvage, de la folie et du vin, que les Grecs, plutôt que de le combattre, préférèrent discipliner par le rite et le théâtre, lui faisant une place dans la cité aux côtés d’Apollon, dieu de la civilisation. Un glossaire facilite la lecture du non-spécialiste. Il s’adresse toutefois davantage à un public cultivé cherchant à approfondir ses connaissances qu’à ceux souhaitant se faire une première idée de cet ensemble si vaste et si complexe que constituent les mythes grecs.
Bruno Massy de La Chesneraye
LA PHILOSOPHIE ANTIQUE COMME EXERCICE SPIRITUEL ?
Un paradigme en question
SYLVAIN ROUX
Les Belles Lettres, 2024, 172 pages, 23 €
En 1996, la publication en livre de poche de Qu’est-ce que la philosophie antique ? de Pierre Hadot (Gallimard, Folio essais) diffusait une vision radicalement neuve des philosophes grecs et romains (élaborée dans ses travaux antérieurs pour lecteurs spécialisés). Contre l’idée bien installée d’une visée essentiellement spéculative et doctrinale, P. Hadot démontrait que les philosophes voulaient non pas construire des systèmes, mais entraîner une conversion du lecteur à une vie nouvelle. Et il faisait même de cette lecture un « paradigme méthodologique », contre des lectures anachroniques, reconduites de siècle en siècle, des écrits des Anciens enfin abordés comme il convenait. Sylvain Roux rappelle les aspects des « exercices » : concentration sur soi, méditation sur la mort, examen de conscience, etc., mobilisant les affects et l’imagination au service d’une transformation du sujet.
« Exercices spirituels », la notion était donc importée d’Ignace de Loyola… Non, puisque loin d’extrapoler, P. Hadot en faisait l’héritier lui-même des Anciens. Nombreux furent les « convertis » à cette lecture, chercheurs et lecteurs cultivés. Au point que l’on trouva des « exercices spirituels » chez Nietzche entre autres, comme P. Hadot en trouva chez Descartes et Kant. Plusieurs écrits de Michel Foucault accréditent la notion.
Sylvain Roux montre comment une lecture appuyée sur certains textes, peut devenir une idée fixe, P. Hadot réduisant toute la philosophie antique à une forme unique, aux dépens des autres. Selon Aristote, par exemple, s’adonner à la philosophie, c’est poser un choix de vie, mais la recherche du vrai est une fin en soi, non pas une méthode pour vivre mieux. La vie « contemplative », la plus noble, mobilise l’intellect seul, le bonheur qui en découle laisse de côté toutes les autres dimensions de la vie, qui ne s’en trouvent pas pour autant transformées. Et Socrate lui-même, prise de guerre pour P. Hadot qui voyait en lui le point de rupture décisif, car il se posait en ignorant contre la tradition philosophique adonnée aux recherches spéculatives sur l’être et les éléments, est remis en place par les analyses de Sylvain Roux.
Cette revue, dans tous les sens du terme, des philosophes anciens, offre en un même volume une large gamme de textes, commentés, disons-le, de façon très accessible. Et disons-le aussi, leur connaissance importe aux chrétiens, pas seulement aux « érudits » parmi eux : une dérobade trop facile et malhonnête intellectuellement amène bien des clercs à une défiance envers la culture intellectuelle, par peur panique de paraître des « sachants » surplombant le peuple de Dieu. Or ces textes de l’Antiquité païenne sont un fonds précieux où puiser pour nous émerveiller : comment le christianisme, un en ses diverses colorations, ratifie et rectifie les recherches des païens pour définir ou atteindre la vie pleinement bonne.
Patrice Soler
AU SEUIL DE LA TRINITÉ
L’icône d’Andreï Roublev
SŒUR MARIE-NOYALE, OP
Éditions Sainte-Madeleine, 2023, 212 pages, 39 €
Que pourrait-il bien y avoir à dire sur l’icône de la Trinité du moine russe Andreï Roublev (XVe siècle), que l’on croit connaître par cœur ? Tout, justement, car derrière la simplicité de l’icône se cache la pureté et celle-ci ne peut advenir qu’au prix d’une patiente élaboration artistique et théologique, que dévoile Sœur Marie-Noyale dans Au seuil de la Trinité.
L’impression « de la paix et de l’harmonie, celle du repos et de la vie, celle de la clarté sans déclin, celle du silence et de la communion » qui se dégage de l’icône n’a en effet rien d’improvisée : elle repose aussi bien sur les proportions, savamment calculées et formant des « modules » se combinant, que sur l’attitude de chacun des trois anges – car le sujet de l’icône est en premier lieu « l’hospitalité d’Abraham » où le patriarche est accueilli par trois anges, mais il est utilisé par Andreï Roublev pour représenter le mystère de la Trinité.
Plus largement, l’ouvrage évoque la vie du moine russe, capable de jeûner trois ans avant de se mettre à la réalisation de « l’icône des icônes » et propose une réflexion sur la relation entre image et christianisme rappelant, comme le disait Joseph Ratzinger cité dans l’ouvrage, que « les images du beau dans lesquelles le mystère du Dieu invisible devient perceptible font partie du culte chrétien ».
Vrai travail de dominicain, Au seuil de la Trinité est une belle ressource pour tous ceux qui s’interrogent sur les modalités de l’art chrétien, l’icône de Roublev rappelant que la simplicité peut rimer avec richesse, que le figuratif ne limite pas le mystère et que le beau touche toujours les cœurs. Avis aux artistes de notre temps !
Constance de Vergennes
NOTRE-DAME DE PARIS
Pages d’histoire
CHRISTOPHE DICKÈS
Salvator, 2024, 128 pages, 10€
Nous fûmes si heureux de l’inauguration de Notre-Dame restaurée. Et nous nous souvenons que la cathédrale de la capitale fut le théâtre de tant et tant d’événements cruciaux de l’histoire religieuse et politique du pays. Ce petit livre permet d’enjamber les siècles, de Maurice de Sully à Charles de Gaulle, en passant par Saint Louis, le culte de la déesse raison ou le couronnement impérial de Napoléon. Au fil des pages, on se réjouit de l’évocation des grands génies qui ont présidé à son érection et à ses différentes restaurations ou sauvetages. On frémit en pensant aux outrages des guerres de Religion et de la Révolution ou à la progression du récent incendie. Une agréable traversée qui renforce encore notre admiration et notre fierté à l’endroit de Notre-Dame.
Abbé Étienne Masquelier
UN MOIS DU SACRÉ-CŒUR
par d’anciens auteurs chartreux
Éditions Sainte-Madeleine, 2024, 322 pages, 14 €
En cette année jubilaire des 350 ans des apparitions de Jésus à sainte Marguerite-Marie, les éditions Sainte-Madeleine du Barroux proposent fort opportunément cette réédition de prières de Pères chartreux au Sacré-Cœur, préfacée par le père E. Kern, recteur du Sanctuaire de Paray-le-Monial. À la dévotion du mois du Sacré-Cœur s’ajoutent de nombreuses autres dévotions, pratiques, consécrations, litanies et prières pour tous les instants de la vie chrétienne, de quoi nourrir cette année tournée vers ce Cœur qui a tant aimé les hommes.
Anne-Françoise Thès
LA MORT DE LA IIIE REPUBLIQUE
10 mai-10 juillet 1940
De la défaite au coup d’État
HUGO CONIEZ
Perrin, 2024, 368 pages, 23 €
Quand l’histoire connaît une telle suite d’enchaînements tragiques, seul le récit peut servir à sa compréhension à travers les actions d’hommes et de femmes au plus près des centres de décision. On suit le déroulement de la guerre depuis le début de la bataille de France jusqu’aux pleins pouvoirs adressés au Maréchal Pétain. Il s’agit là d’une histoire franco-française qui concerne essentiellement ses hommes d’État, politiques et militaires. Il n’est d’ailleurs pas tant question du Général de Gaulle, personnage ici secondaire, ni de Winston Churchill. Paul Reynaud, sa femme, Philippe Pétain, Maxime Weygand, Jules Jeanneney, Georges Mandel et Camille Chautemps se révèlent être les maîtres du temps d’un chaos généralisé.
Hugo Coniez suit le comportement de ces hommes avec une plume remarquable. Le style est haletant, saccadé pour soutenir le rythme de plus en plus tendu. C’est à la fois un livre d’histoire, parfaitement documenté, c’est aussi un roman du génie national en ce qu’il peut avoir, bien entendu, de plus désastreux. C’est encore un roman psychologique, car on voit bien, qu’à ce moment de l’histoire, le fil des événements tient à la capacité à prendre de la hauteur, à saisir avec discernement leurs conséquences. De Gaulle, peu cité, tient dans l’ouvrage cette posture.
Tout chemine contre Pétain, c’est peut-être le point critiquable de ce livre. À 84 ans, l’homme ne serait, avec Weygand, que manigances, cherchant n’importe quelle issue pour obtenir le pouvoir, et d’une manière absolue. Cette vision du personnage est contestable, même si l’auteur parvient à la rendre crédible. Pétain ne cherche pas tant le pouvoir qu’un nouveau destin pour la France qui ressemble à bien des égards au projet contre-révolutionnaire des années 30. En 1940, en plein conflit, le combat mené entre partisans de l’armistice et de la guerre à outrance est surtout idéologique. En filigrane, s’affrontent deux visions opposées de la France.
Pierre Mayrant
Roman à signaler
LA SEPTIÈME LUNE
PIERGIORGIO PULIXI
Gallmeister, 2024, 526 pages, 25,90 €
Un crime horrible a été commis en Lombardie qui rappelle, par sa mise en scène, un meurtre perpétré en Sardaigne des années plus tôt. Aussi dépêche-t-on sur place Mara Rais et Eva Croce, les deux enquêtrices qui avaient résolu l’affaire de Sardaigne, accompagnées de leur nouveau chef, le prestigieux Vito Strega, vedette de la police italienne. Seul bémol, l’enquête est bien longue à démarrer (il faut attendre la deux centième page), mais une fois celle-ci lancée, on ne lâche plus le roman, tout s’enchaîne de main de maître avec nombre de rebondissements bienvenus, pour nous offrir une histoire particulièrement captivante et bien écrite.
Simon Walter
© LA NEF n° 377 Février 2025