LIBRES PROPOS SUR L’ÉGLISE
Évêque et prêtre en dialogue sur les questions brûlantes
DAVID MACAIRE ET CHRISTIAN VENARD
Artège, 2025, 234 pages, 19,90 €
Abordant avec réalisme différents points de l’actualité de l’Église, ce livre révèle un échange très intéressant et somme toute très consensuel entre Mgr Macaire, archevêque de Martinique, et le Père Venard, ancien aumônier militaire. Les sujets, nous les connaissons déjà tous : la souffrance jusqu’au burn-out des prêtres, la crise des abus, le rapport aux médias et l’apparente maladresse de la communication ecclésiale, la mission de l’évêque, sa solitude, l’avenir de l’Église de France et du catholicisme en général, la mission, le dialogue…
Leurs parcours quelque peu atypiques, dominicain et archevêque pour l’un, prêtre au diocèse aux Armées puis à Monaco pour l’autre, leur autorisent une liberté de ton pour aborder sereinement et courageusement certaines pistes. Très loin de se poser en donneurs de leçons, ils portent un éclairage parfois inattendu sur ces problématiques où tel un leitmotiv revient la question de l’unité sans l’uniformité, renvoyant à la citation du bienheurerux Carlos Acutis : « Tous sont nés comme des originaux, mais beaucoup meurent comme des photocopies. » Autrement dit, les solutions sont multiples et se doivent d’être adaptées.
Mgr Macaire possède un art consommé de renverser avec beaucoup de finesse les perspectives des sujets abordés, et c’est toute la saveur de ce livre, pour nous faire entrer dans une Église qui est et restera un signe de contradiction tout autant qu’un signe d’espérance, ce que nous ne devons jamais oublier et c’est le message qu’il faudra retenir de cet échange.
Anne-Françoise Thès
IL NOUS FALLAIT DES MYTHES !
La Révolution et ses imaginaires, de 1789 à nos jours
EMMANUEL DE WARESQUIEL
Tallandier, 2024, 448 pages, 24,60 €
Parce qu’elle fut un événement fondateur, la Révolution française est très difficile à raconter autrement que sous une forme mythologique. Ces mythes favorisent une histoire manichéenne, dressant des bourgeois révoltés contre un archaïque ordre de la noblesse. L’intérêt du livre d’Emmanuel de Waresquiel est de déconstruire ces récits fondateurs en séquençant historiquement le processus d’éclosion du mythe.
Ainsi en est-il de l’exemple du Serment du Jeu de Paume (20 juin 1789), événement historique façonné par ses représentations : « Quel chemin parcouru ! En plus d’un siècle, le Jeu de Paume incarne tour à tour l’indivisibilité de la nation souveraine, une nouvelle sacralité laïque, la patrie, la liberté, les droits de l’homme, la haine des rois, et, in fine, la réconciliation nationale. » Cet épisode fondateur, au départ assez banal, peu représentatif du déclenchement révolutionnaire au regard de la date du 17 juin, devient, notamment avec la peinture de Jacques-Louis David, tout un symbole, selon l’utilisation politique que l’on veut bien en tirer au fil du XIXe et du XXe siècles. Il en est de même pour la prise de la Bastille, la mort du roi… Emmanuel de Waresquiel insiste sur la sacralisation de ces événements, conséquence des théories de Jean-Jacques Rousseau sur la religion civile. Chacun de ces épisodes a besoin d’une dimension spirituelle, fût-elle laïque. La Révolution française est tout entière un mythe qu’à chaque époque on trouve favorable d’édifier.
Pierre Mayrant
PADRE – Mémoires d’un aumônier militaire
YANNICK LALLEMAND avec Frédéric Pons
Tallandier, 2025, 302 pages, 21,90 €
« Fils d’officier, j’avais appris dès ma plus tendre enfance, que servir la France jusqu’à donner sa vie pour elle était un devoir, un grand honneur », confie le Père Yannick Lallemand dans cet ouvrage où il retrace son parcours de prêtre au sein de l’armée. Né dans une famille vendéenne catholique et patriote, il est entré au séminaire de Poitiers à l’âge de 19 ans et deux ans après, en 1958, il choisissait d’effectuer son service militaire en Algérie, alors secouée par la guerre au cours de laquelle son frère aîné Guy avait été tué. Il y fait l’expérience des déchirements opposant les partisans de « l’autodétermination » algérienne aux militants du maintien de la souveraineté française sur le territoire, cause soutenue par son père officier qui, avec sa famille, accueillera des harkis dans leur propriété.
Ordonné prêtre en 1963, Yannick Lallemand passe six ans en paroisse avant de réaliser son projet initial : rejoindre l’aumônerie militaire. Désormais appelé « Padre », il se consacre à cet apostolat qui lui permet de vivre des expériences humaines et spirituelles très variées au gré des missions qu’il est chargé d’accompagner en France et en plusieurs territoires étrangers : Zaïre, Tchad et Liban. À Beyrouth, à partir de 1983, il participe à la Force multinationale de sécurité déployée sur place pour épauler le gouvernement local affaibli par des années d’ingérences étrangères et de combats fratricides. Le 23 octobre, il assiste en direct à l’attentat contre l’immeuble Drakkar qui abritait une partie des troupes françaises : 58 parachutistes y perdent la vie, suivis par trois autres assassinés peu après. Cette croix pèsera lourd à jamais sur les épaules du Padre, comme il le confie dans son livre en décrivant le rôle spécifique de l’aumônier.
En 1986, le Père Lallemand entame une nouvelle expérience, celle de prêtre Fidei Donum au Tchad où il est au service des soldats chrétiens du pays privés d’aumôniers et de sacrements. « Au Tchad, j’ai vécu l’Évangile de façon radicale », confie-t-il, illustrant ainsi l’ascèse que lui impose cette nouvelle mission et au cours de laquelle il prend modèle sur saint Charles de Foucauld. Revenu en France et désormais retraité, l’auteur continue de rendre des services au sein de l’armée.
Ces Mémoires, témoignage d’une richesse insondable, assorties de confidences formulées dans l’humilité et l’action de grâce, mettent en évidence la beauté et la grandeur de la vocation que Yannick Lallemand a été appelé à vivre. En ce sens, leur lecture, que l’on ne peut que recommander, est source de grands bienfaits spirituels.
Annie Laurent
JOURNAL DE LA FIN DE VIE
CLAIRE FOURCADE
Fayard, 2025, 360 pages, 22,90 €
Médecin en soins palliatifs depuis 25 ans, Claire Fourcade est élue présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) en 2019. Rappelant par exemple que moins de 10 % des personnes atteintes de la très douloureuse et symbolique maladie de Charcot parviennent à bénéficier de soins palliatifs, elle souhaite alors se consacrer à l’obtention de moyens supplémentaires. Les soignants se mobilisent à ses côtés, massivement unis dans leurs pratiques par la loi Leonetti de 2005, un « trésor national » sur les droits des personnes en fin de vie. C’était sans compter sur l’annonce en 2022 d’une nouvelle loi qui se révéla vite une ouverture sans limite vers la mort administrée par les soignants eux-mêmes.
La voilà partie pour quatre années d’un double combat, mené de front à Paris, auprès des instances gouvernementales et médiatiques, et à Narbonne, dans les chambres du service qu’elle dirige. De ses interlocuteurs parisiens, elle relate les stratégies les plus odieuses pour éviter de laisser parler les soignants, au motif qu’ils seraient « partisans ». De ses dialogues avec ses patients et ses confrères, elle fait ressortir ce que sont les soins palliatifs : « une aide à mieux vivre jusqu’à la fin de la vie ». Elle montre combien l’écoute et le temps sont les clés d’un accompagnement sur mesure, accordant au mourant et à ses proches les étapes nécessaires pour se préparer au grand voyage. L’inverse de la proposition de loi d’Olivier Falorni qui prévoyait quatre jours entre la demande d’euthanasie et son exécution. Elle souligne aussi l’ambivalence de ces personnes qui souffrent tant : entre demander les conditions d’une mort rapide et tenter de grappiller encore le plus possible de petites joies terrestres, souvent elles oscillent. Et une loi viendrait les obliger à se demander s’il ne serait pas mieux, pour elles-mêmes ou pour la société, qu’elles préfèrent mourir ?
À rebours des médecins qui ne supportent pas d’avoir à soigner ceux que leurs techniques ne sont pas parvenues à guérir, rendus capables par une volonté de toute-puissance de « donner la mort, faute de mieux », Claire Fourcade invite avec humilité ses concitoyens à préserver ce trésor qui est que, à l’heure de la fragilité, la société sera là pour soutenir et soulager chacun, quoi qu’il en coûte.
Marie Dumoulin
OÙ ES-TU MAMAN ? – Le témoignage poignant d’une femme née par GPA
OLIVIA MAUREL
Éditions du Rocher, 2025, 318 pages, 20,90 €
Oui, le témoignage d’Olivia Maurel est poignant et montre combien la pratique de la GPA peut être destructrice tant pour les enfants qui en sont le fruit que pour les mères de substitution.
Petite fille choyée vivant dans un milieu privilégié entre France et États-Unis, Olivia pressent pourtant très vite qu’une partie de ses premiers mois d’existence semblent être comme les pièces manquantes d’un puzzle, déclenchant un fort syndrome d’abandon puis la conduisant à des addictions toujours plus fortes, telles une autodestruction.
La découverte de sa naissance par GPA est une première étape dans un processus essentiel de reconstruction qui la mènera à une renaissance qu’elle nous fait partager. Désormais, elle fait de l’abolition de la maternité de substitution son principal combat au travers du collectif Déclaration de Casablanca, intervenant devant de nombreuses instances internationales dont l’ONU. En avril 2024, elle partage son témoignage au pape François.
Le livre s’achève sur de courts chapitres présentant le business de la GPA, véritable contrat commercial, les impacts psychologiques pour la mère et l’enfant devenu l’objet d’un véritable contrat, toutes les manipulations sémantiques autour de ce dispositif qui peut se révéler un véritable esclavage moderne.
Anne-Françoise Thès
SORTIR DE L’ISLAMISME
RAZIKA ADNANI
Préface de Rémi Brague, Éditions Erick Bonnier, 2024, 316 pages, 22 €
Philosophe et islamologue, Razika Adnani ne cesse de surprendre ses lecteurs par l’audace et la rigueur de ses écrits concernant un domaine auquel elle apporte des contributions à la fois innovantes et fondamentales : l’indispensable réforme de l’islam. Ici, elle s’attache d’abord à définir l’islamisme. Ce terme, apparu en France au XVIIIe siècle à la place de mahométisme, sert aujourd’hui à désigner une idéologie politique que l’on considère comme récente, donc étrangère au « véritable islam » ; la distinction permet aussi de valoriser l’islam dans sa dimension religieuse. Or, explique l’auteur, « l’imbrication du politique et du spirituel en islam » remonte à la période de Médine (622-630) où Mahomet cumulait les deux fonctions et où la charia fut instituée puis « divinisée » par les juristes musulmans. On notera une réflexion intéressante de l’auteur : le rejet de la pensée humaine, donc de l’interprétation des textes, pour comprendre le sens des prescriptions coraniques.
Les rapports entre hommes et femmes sont au centre de la réflexion proposée par cet ouvrage qui n’oublie cependant pas des sujets tels que la liberté de conscience. « Le Coran se présente comme un livre qui est fait pour les hommes », souligne Razika Adnani avant de passer en revue toutes les prescriptions qui attestent leur supériorité sur les femmes. Celles-ci sont imprescriptibles, contrairement à d’autres domaines concernés par la charia. « Le voile, une arme de guerre » : derrière cette définition, l’auteur entend montrer l’importance considérable du port de ce vêtement (il n’est d’ailleurs pas décrit avec précision dans le Coran) dans la stratégie expansionniste de l’islam. Elle insiste aussi sur ce fait rarement perçu : les retombées négatives pour l’équilibre de l’homme qu’entraîne sa supériorité sur la femme.
R. Adnani insiste : seule une réforme fondée sur « l’arme de la connaissance » permettra aux musulmans de sortir des conditionnements islamistes. L’idée n’est pas nouvelle, elle a été tentée à deux reprises dans l’histoire, mais sans succès, et aujourd’hui l’islamisme s’impose à l’Occident en prétendant défendre des principes infaillibles parce que révélés par le Coran, donc par Dieu. Pour l’auteur, « le changement doit venir de l’intérieur des sociétés musulmanes », mais une question reste sans réponse : en l’absence d’autorité magistérielle reconnue dans l’islam, qui pourrait légitimement entreprendre un tel effort ?
Annie Laurent
MALESTROIT
JEAN DE SAINT-CHERON
Grasset, 2025, 224 pages, 20 €
Femme de tête, résistante, religieuse et mystique, Yvonne-Aimée de Malestroit reste une figure méconnue de l’Église catholique du siècle dernier. Et pour cause : sa vie ayant été jugée trop extraordinaire (à croire ses proches, son fils spirituel l’abbé Paul Labutte, les témoins, les pièces nombreuses, elle aurait reçu les dons de bilocation, de prophétie ; elle aurait été marquée de stigmates et se serait battue avec le diable), le Vatican l’a éloignée de la gloire des autels et a mis sa biographie à l’index. Gilbert Cesbron avait décidé de briser la statue de Thérèse de Lisieux pour nous la faire aimer davantage. Jean de Saint-Cheron, lui, avec son dernier ouvrage, Malestroit, décide de sortir de l’obscurité celle d’Yvonne-Aimé, de la dépoussiérer, de la tirer des griffes des seuls illuminés pour mieux nous la faire admirer. Et il y parvient avec talent puisque page après page, le lecteur s’attache à ce personnage doux et rude, charitable et mystique, fort et malade à la fois, qui ne cherchera qu’une chose : se donner entièrement à Jésus, dans la souffrance s’il le faut. « Je crois que la seule règle est l’amour, et que plus on aime, plus on pénètre la valeur de la souffrance », écrira-t-elle. Très loin de la figure d’une affabulatrice mièvre et égocentrique, Yvonne-Aimée de Malestroit se dresse, mystique debout, souffre en silence et partout distribue ses largesses : « c’est cela le mysticisme vrai, complet, agissant », qui « aspire à se répandre, en vertu de la charité qui en est l’essence » (Bergson).
Marie de Dieuleveult
LA FAMILLE CATHOLIQUE DU XIXE À AUJOURD’HUI
OLIVIER LANDRON
Cerf, 2025, 354 pages, 27 €
Cet essai de l’historien Olivier Landron propose un vaste panorama du soutien puis du combat de l’Église pour la famille depuis le XIXe siècle. La famille est avant tout une préoccupation centrale pour l’Église pour laquelle la dimension spirituelle du mariage doit être enseignée et préservée. Mais la famille devient une cible politique majeure depuis les années 60 : loi Neuwirth autorisant la contraception orale en 1967, loi Veil sur l’avortement en 1975, loi Taubira en 2013 légalisant le mariage homosexuel et l’adoption pour les couples de même sexe, et en 2022 loi autorisant la PMA pour toutes les femmes.
À l’instar des réactions suscitées par l’encyclique Humanae vitae en 1968, tous ces combats furent et restent aussi source de divisions au sein de l’Église catholique. La dernière partie de ce livre, concernant l’action de la Manif pour tous notamment, reste plus factuelle, la proximité de ces événements n’étant guère propice à une analyse historique. Mais la question clé est de savoir comment concilier un tel débat clivant au sein de l’Église avec le signe de contradiction que restera toujours l’Église.
Anne-Françoise Thès
LES PORTES DE GAZA
AMIR TIBON
Christian Bourgois Éditeur, 2024, 480 pages, 24 €
Au matin du 7 octobre 2023, lorsque des terroristes du mouvement palestinien Hamas se sont précipités sur le kibboutz Nahal Oz, limitrophe de la bande de Gaza, pour y massacrer ses habitants, Amir Tibon s’est enfermé avec sa famille dans la pièce sécurisée située au cœur de leur maison. Ils y resteront bloqués durant onze heures avant d’être sauvés par une patrouille de l’armée israélienne accompagnée du père de l’auteur, général retraité qu’il avait pu informer de leur situation. C’est sur ce récit poignant que s’ouvre son livre où il décrit aussi l’origine, la vocation et les règles de vie propres aux kibboutz, réalité sociale que l’on considère à tort comme périmée.
Mais, loin de s’en tenir à cette tragédie, l’auteur s’appuie sur son expérience professionnelle (journaliste au quotidien israélien Haaretz, arabophone et expert en géopolitique) pour la situer dans le contexte du conflit israélo-palestinien dont il retrace méthodiquement les principales étapes depuis 1948. Avec une remarquable lucidité, il met en évidence les responsabilités respectives des dirigeants des deux peuples qui, par idéologie ou par ambition, font obstacle à toute solution propice à la justice et à la paix. Le moment charnière fut l’échec des accords d’Oslo (1993), ouvrant la voie à la reconnaissance internationale de deux États.
Analysant parfaitement les fondements totalitaires du projet élaboré par le mouvement Hamas (le refus d’Israël, jugé blasphématoire, et son remplacement par un régime islamiste sur l’ensemble de la Palestine) et l’incapacité de l’Autorité palestinienne, héritière de l’OLP, à y résister, Amir Tibon, remarquablement informé, démontre aussi la responsabilité de Benyamin Netanyahou dans ce qui allait conduire à l’attaque du 7 octobre. Depuis son émergence sur la scène politique (1996), l’actuel Premier ministre israélien n’a cessé d’œuvrer contre les accords d’Oslo et de favoriser le Hamas (il soutint notamment son financement par le Qatar), permettant ainsi sa prise de contrôle de Gaza en 2007.
L’auteur s’interroge enfin sur l’avenir, prenant acte de l’incurie des dirigeants israéliens et palestiniens. « Certains d’entre eux rêvent d’une guerre sans fin et de l’anéantissement de l’autre camp, quel qu’en soit le prix ; d’autres sont trop faibles et incapables de s’opposer à ceux qui nous ont tous entraînés dans ce cauchemar. » De la lecture de ce livre marqué du sceau de la vérité on retiendra aussi l’absence de toute approche désespérée, ce qui lui confère un réel intérêt.
Annie Laurent
LES CLOCHES DE NAGASAKI
TAKASHI NAGAI
ONTAU, 2024, 216 PAGES, 20 €.
Réédition du célèbre livre de Takashi Nagai, médecin japonais converti au catholicisme et survivant de l’explosion de la bombe atomique qui décima Nagasaki. C’est tout à la fois un témoignage saisissant sur cette épouvantable tragédie et, au-delà de celle-ci, sur l’espérance née d’une foi inébranlable.
Anne-Françoise Thès
Roman à signaler
LA DRÔLE DE QUÊTE D’AZÉLIE
BAPTISTE CESBRON
Quasar, 2025, 180 pages, 17 €
Azélie, jeune mère de famille est atteinte d’un cancer incurable. Sa foi en Dieu vacille et Chantal, une bonne amie pilier de sa paroisse, constatant son refus d’envisager un pèlerinage à Lourdes, invente tout un jeu de piste pour l’y conduire malgré elle. Construit en deux parties, la première suit Azélie dans sa recherche de Chantal portée disparue : cette quête, qui la révèle à elle-même, la conduira-t-elle jusqu’à Lourdes et jusqu’à l’affermissement de sa foi ? La seconde partie suit Chantal, femme à la foi exemplaire qui force l’admiration et dont on découvre progressivement les terribles blessures et drames qui ont marqué sa vie.
Avouons que ce type de roman estampillé « catholique » est rarement de haute qualité, les bons sentiments ne faisant pas les bons romans. Sans être un chef-d’œuvre, ce roman sympathique tire son épingle du jeu et se laisse lire sans déplaisir, évitant le travers « gnangnan » si fréquent dans ce genre de littérature.
Simon Walter
© LA NEF n° 378 Mars 2025