Cinéma Novembre 2019

Le voyage du pèlerin (6 novembre 2019)

Le brave chrétien découvre un livre et, en le lisant, que son âme est imparfaite. Rongé par la culpabilité il entreprend un long voyage, initiatique, depuis sa triste ville, de Corruption, vers la lointaine Cité céleste, gouvernée par un Roi débonnaire. Pour parvenir à son but, il devra affronter de nombreuses épreuves et déjouer les pièges du maléfique Apollyon.
Cette histoire, idéalement adaptée au public enfantin par le dessin animé, captivera les garçons avec son côté épique et ses nombreux combats et séduira également les filles qui n’ont pas moins l’âme chevaleresque et le goût de corriger les maroufles. Cette animation numérique est l’adaptation fidèle du roman de John Buryan, écrit en 1678. The Pilgim’s Progress (titre original) a été traduit en 144 langues et est un des livres les plus diffusés au monde, le deuxième dans le registre des livres de spiritualité chrétienne, après l’Introduction à la vie dévote. L’auteur est un pasteur baptiste qui l’a écrit alors qu’il était en prison pour avoir célébré des services religieux interdits par l’Église anglicane. Cette épreuve de l’auteur donne un poids supplémentaire aux nombreuses épreuves de son héros. Celles-ci symbolisent clairement les combats du chrétien dans sa marche vers l’éternité. Le dessin animé, qui relève l’allure « fantasy » de l’histoire par ses images, scelle le côté chrétien en donnant au bon roi les traits de Jésus. Il apparaît vers la fin de l’histoire quand les images, après être restées longtemps sombres, sortent enfin à la lumière. De l’Évangile par de purs moyens cinématographiques, c’est toute la réussite de ce « voyage ».

Le Mans 66 (13 novembre)

En 1965 Henry Ford II est fasciné par la suprématie mécanique de Ferrari qui vient de remporter sa sixième victoire consécutive au Mans. Comme Enzo Ferrari refuse de lui vendre sa firme, Ford décide qu’il fabriquera la voiture américaine qui battra les Italiennes. Ce sera la bataille d’une poignée d’hommes choisis par Henry Ford II contre les artistes du Commendatore. Deux hommes surtout mènent l’offensive, Caroll Shelby (Matt Damon), qui est un préparateur de voiture de sport où son talent d’ingénieur inspiré fait des merveilles, et Ken Miles (Christian Bale), un pilote gallois que sa réputation de personnage fantasque n’empêche pas d’être reconnu comme un pilote de génie. Au milieu des années 60, on est au cœur des belles années de l’automobile, dans lesquelles le film nous plonge comme dans un rêve. La préparation des « 24 heures » occupe la plus grande partie du film mais on ne perd rien à attendre la course. Elle est grisante, haletante et spectaculaire mais sans les effets spéciaux auxquels nous ont habitués les blockbusters récents. À ce titre l’artisanat de la réalisation de James Mangold – mais dans un film à très gros budget – rejoint l’artisanat des mécaniciens d’hier.

François Maximin

© LA NEF n°319 Novembre 2019