La Manif pour tous appelle à manifester massivement le 16 octobre. Pourquoi ? La première raison tient à la gravité et à la multiplicité des nouvelles offensives lancées par François Hollande contre la famille et l’éducation.
En effet, parce qu’il ne pense qu’à sa réélection en 2017, François Hollande souhaite impérativement rassembler la gauche, ce qui n’est possible qu’avec des mesures sociétales progressistes. C’est d’ailleurs le seul domaine dans lequel il peut agir. Ces mesures sont d’autant plus attendues par les libertaristes qu’ils craignent un échec de la gauche et donc un coup d’arrêt aux « avancées » sociétales qu’ils appellent de leurs vœux.
C’est pourquoi François Hollande, qui recevait le 30 juin dernier les représentants de l’inter-LGBT à l’Élysée, a indiqué qu’il légaliserait la PMA « sans père » dès que possible. En attendant, il vient de faire retirer une circulaire de 2013 qui rappelait le cadre légal de la PMA aux gynécologues-obstétriciens. Ce faisant, il les incite à contrevenir à la loi s’ils le souhaitent.
Le Président s’est aussi engagé à faire avancer la proposition de loi APIE (« Autorité parentale et intérêt de l’enfant ») alors que celle-ci avait été mise de côté depuis deux ans. Cette proposition comporte notamment la création d’un statut du beau-parent. Or, comme il existe déjà en France la possibilité d’une délégation d’autorité parentale, ce statut ne répond à aucun besoin. En revanche, il oriente notre législation vers l’un des objectifs revendiqués de l’inter-LGBT : « redéfinir la filiation pour qu’elle repose sur le choix parental » et ce, « quel que soit le nombre de parents ». Ce statut serait une première étape vers la pluriparentalité : il y aurait en quelque sorte les parents biologiques et les parents « sociaux ».
DES PROJETS CATASTROPHIQUES
À cela s’ajoutent bien d’autres projets catastrophiques que la gauche fait avancer depuis le printemps, la méthode étant de déposer des amendements aux textes législatifs déjà prévus au calendrier parlementaire : il en est ainsi de la célébration systématique du PACS en mairie ou encore du changement de prénom et d’identité sexuelle sur simple déclaration, mesures qui pourraient être légalisées d’ici quelques semaines.
Tous ces projets, comme la loi Taubira, tendent à relativiser la différence sexuelle, à déconnecter la procréation de la sexualité, à relativiser le mariage et redéfinir la filiation, à les transformer jusqu’à leur faire perdre leur sens, voire les dissoudre.
L’éducation fait aussi l’objet de nouvelles offensives, très graves elles aussi. Déjà, Najat Vallaud-Belkacem a idéologisé comme jamais les programmes scolaires, mais aussi supprimé les internats d’excellence, les bourses au mérite, l’enseignement classique du latin et du grec, les classes bi-langues, une grande part de l’orthographe français… Elle a mené également la désastreuse réforme du collège qui a réduit considérablement le temps consacré aux disciplines fondamentales. Mais cela ne lui suffit pas : elle tente actuellement de restreindre la liberté scolaire.
Il en va clairement de la liberté éducative des parents, de la confiance qu’ils peuvent avoir dans l’institution scolaire et de la possibilité pour eux de mettre leurs enfants dans l’établissement de leur choix.
Ces nouvelles attaques s’ajoutent donc à toutes les précédentes. Alors que la famille et l’éducation sont les piliers de la société et qu’elles préparent son avenir, François Hollande continue à les déstabiliser par tous les moyens. Ce n’est pourtant pas l’État qui pourra remplacer la famille ni éduquer les enfants !
IMPORTANCE DE LA PRÉSIDENTIELLE
La deuxième raison essentielle de cette manifestation est bien sûr l’entrée dans une année politique majeure. Jusqu’à présent, la plupart des candidats aux futures échéances n’ont pas compris que l’homme est la finalité de la politique et la famille le socle de la société. Ils ne voient pas que notre identité nous est transmise par la famille, de manière personnelle et collective. Ils ne voient pas que c’est l’éducation reçue en famille qui permet de vivre en société, de s’intégrer à l’école puis de travailler pour vivre. Ils ne voient pas non plus que la solidarité familiale est irremplaçable, en particulier en temps de crise.
Le 16 octobre sera le moment de faire entendre nos voix pour que les politiques aient enfin le courage de défendre l’enfant et sa famille, mais aussi notre identité, nos valeurs, notre civilisation.
D’une certaine manière, les immenses manifestations des années 2012 à 2014 ne pouvaient que conduire à une nouvelle mobilisation de très grande ampleur au seuil de cette année : à droite comme à gauche, les politiques ont en effet bien du mal à entendre le peuple français. Or, plus que jamais, il y a urgence ! Il n’est pas envisageable d’attendre davantage pour lancer la reconstruction de notre pays !
Ludovine de La Rochère
Présidente de La Manif pour tous (www.lamanifpourtous.fr/), Ludovine de La Rochère est l’auteur de Famille, je vous aime (Pierre-Guillaume de Roux, 2016).
© LA NEF n°285 Octobre 2016