Jean-Yves-Marie Tourbin vient de sortir son 22e CD : « Dieu est là », en hommage à l’Eucharistie (une version en DVD est aussi disponible). Ce « troubadour de Dieu » nous offre des chansons inspirées avec des orchestrations riches et variées. À découvrir, si vous ne le connaissez pas encore.
La Nef – Pourriez-vous nous expliquer comment êtes-vous devenu un « troubadour de Dieu » ?
Jean-Yves-Marie Tourbin – Après vingt ans d’errance, je suis revenu au bercail divin par les messages de la Vierge Marie (Fatima…) et des lectures de vie de saints. C’est aux JMJ de 1989, à Saint-Jacques de Compostelle, que j’ai ressenti l’appel de la mission. Comment ? Par la chanson. Ce que j’avais reçu de Dieu, je voulais le mettre au service de son Église. Mère Teresa dit que « les paroles qui ne répandent pas la lumière du Christ contribuent à augmenter l’obscurité ». comment peut-on avoir l’esprit tranquille quand on voit des milliers d’êtres humains plongés dans les ténèbres, vivant dans l’ignorance de l’amour de Dieu ?
Comment préparez-vous vos disques ? Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Mes compositions musicales sont influencées par les années 70-80 avec des consonances celtiques et même orientales. Mes chansons sont une catéchèse chantée qui font intervenir les mystères du rosaire, les saints, la France, le Credo, les Dix Commandements… Je me réfère à la doctrine de l’Église, à l’Écriture Sainte qui est la Parole de Dieu écrite par les hommes sous la motion de l’Esprit Saint. Voulons-nous être apôtres ? Ouvrons tout grand nos cœurs aux effusions de l’Esprit Saint, le secret animateur et le soutien de tout apostolat.
Pourriez-vous nous dire un mot de votre dernier CD consacré à l’Eucharistie ?
C’est un ami qui a eu le désir de faire connaître, redécouvrir le miracle eucharistique de Douai au XIIIe siècle et qui est de nouveau exposé à l’adoration des fidèles. Ce projet m’a été demandé et nous l’avons élargi à l’Eucharistie, « Dieu est là », avec des poésies de saint Thérèse de Lisieux, de sainte Faustine, des vies de saints, la prière de l’ange à Fatima… L’Eucharistie est la plus belle grâce accordée par Dieu à l’humanité ! C’est la vie du Ciel transportée sur la terre. Elle est le salut, la rédemption, le charme, la consolation du monde. C’est une immense grâce pour moi d’avoir pu travailler et d’approfondir ce mystère insondable, scandale pour les esprits forts, trésor pour les humbles et les pauvres.
Comment faites-vous le choix de vos instruments ? D’où viennent vos musiciens ?
Pour le choix des instruments, au début, j’avais pensé aux anges musiciens avec harpe, flûte, violon, guitare, contrebasse, puis au fil du temps, le groupe s’est étoffé et je m’accompagne maintenant de neuf musiciens, certains de renommée mondiale, la plupart ayant fait le conservatoire.
Kristian Jorgensen (Danois), virtuose du violon dès l’âge de 14 ans, jouait avec les grands noms du jazz venant des États-Unis. Jesper Lovdal (Danois), flûte et clarinette. Jonas Müller (Danois), piano, clavier, trompette, musicologue. John Kofoed (Danois), guitare. Rudy Lenners (Belge), ex-batteur du groupe Scorpion. Jack Thysen (Belge), basse et contrebasse. Maire Ni Chathasaigh (Irlandaise) parcourt tous les festivals de harpe dans le monde, tourne beaucoup en Europe, aux États-Unis et en Australie. Léonore Grollemund (Française), violoncelle. Rabah Hamrene (Algérien), oud, mandol, violon arabe. Silvia Marredda (Belge) est notre choriste avec sa voix magnifique.
Peut-on vivre de la chanson quand elle se veut témoignage de foi ?
Mon épouse et moi-même, nous ne nous sommes jamais posé cette question. Nous avons toujours eu confiance en la divine Providence. « Dieu n’abandonne jamais, dût-il faire des miracles, ceux qui se confient pleinement à Lui », nous dit la petite Thérèse. Nous sommes émerveillés par la bonté de Dieu.
Pourquoi une poésie de Mgr de Ségur « Amende honorable de la France au très Saint Sacrement » dans ce CD ?
Combien sont malheureux les peuples qui n’ont plus l’Eucharistie. Quelles ténèbres, quelle anarchie des esprits, quelle froideur dans les cœurs. Notre France a vu diminuer sa foi, son amour envers l’Eucharistie. Que d’églises où Jésus avait autrefois de fervents adorateurs. Aujourd’hui, dans tant de villes, Jésus Eucharistie est laissé seul, abandonné. Dans nos campagnes, les églises sont fermées. Sachons bien que Jésus s’en allant, la persécution, la barbarie reviendront. Qui donc arrêtera ces fléaux ? Allons au Saint Sacrement faire amende honorable pour la France, pour qu’elle expie tous ses crimes envers la Divinité. Je termine par une note d’espérance de Mgr de Ségur :
« Nous le jurons, au nom de la Patrie,
À vos genoux, sa force renaîtra
Nous lui rendrons sa croyance chérie,
Nous le jurons, oui la France vivra. »
Propos recueillis par Christophe Geffroy
Jean-Yves-Marie Tourbin, Dieu est là, 2017, 75 mn, CD ou DVD à 20 € chacun. À commander chez l’auteur, « Ti Anna », Brambis, 56330 Pluvigner. Tél. : 02 97 24 93 40.
© LA NEF n°295 Septembre 2017