Rédacteur en chef du magazine Famille chrétienne, Samuel Pruvot nous offre ici un très bon petit livre stimulant. Avec courage et lucidité, il n’a pas peur de nous réveiller et de nous appeler à la mission. À travers les exemples de quelques saints qui ont marqué l’histoire de France, il nous montre qu’à diverses reprises, lors de périodes de crise où les catholiques étaient ou devenaient minoritaires, des saints ont « contre-attaqué » pacifiquement en évangélisant et ont ainsi remporté la victoire : saint Martin face aux païens, sainte Clotilde face aux barbares, saint Dominique face aux cathares, saint François de Sales face aux protestants, la vénérable Pauline Marie Jaricot face aux problèmes sociaux du XIXe siècle, Mgr Maxime Charles (non canonisé) face aux communistes de l’après-guerre. Avec raison, l’auteur nous rappelle que le déclin actuel du christianisme en France n’est pas une fatalité. Sauf si nous sommes des couards et si nous n’évangélisons pas ! Les saints d’hier n’avaient pas de stratégie préétablie mais ils sont allés s’affronter au problème de leur temps, sans fuir leur responsabilité de baptisés, c’est-à-dire d’apôtres appelés à proposer le contenu de la foi à leur prochain en vue de son salut éternel. Ce petit livre se conclut par un chapitre « d’anticipation » : Samuel Pruvot imagine l’ordination du nouvel archevêque de Paris en 2045. Qui est ce nouveau prélat ? Un jeune prêtre converti, issu de l’islam, né dans le 9-3… Pourquoi pas ? En fait, si nous n’entendons pas l’appel de l’auteur de ces pages : en 2045, nous risquons d’avoir un Jean Durand, « Français de souche », devenir imam de la grande mosquée de Paris… Les vrais réformateurs sont toujours des saints et des saintes ! Le problème n’est pas du côté du Seigneur. C’est nous qui manquons de foi, d’espérance et de charité, et par conséquent de zèle missionnaire. Certains aussi ont une théologie du salut déficiente ou fausse. La solution : n’ayons pas peur d’être des saints !
Abbé Laurent Spriet
Nos ancêtres les saints, de Samuel Pruvot, Cerf, 2017, 144 pages, 10 €.
© LA NEF n°298 Décembre 2017