Des centaines de volontaires passent chaque année plusieurs mois au Proche-Orient. Au cœur de la guerre, ils sont les premiers témoins des persécutions. Voyage avec ces humanitaires français qui donnent une partie de leur vie au secours des derniers chrétiens d’Orient.
Dans le parc public d’Alqosh dans la plaine de Ninive en Irak, notre regard se porte sur Alouarn Robet, dix-neuf ans, volontaire de SOS Chrétiens d’Orient. Sa mission principale est d’aider à rebâtir les villes fantômes. « Nous avons passé de longues journées à reconstruire le parc public. Ce fut rude mais quel plaisir de voir les enfants rire et s’amuser sur les balançoires et les toboggans ! Je pense qu’on ne pouvait pas avoir meilleure récompense de notre travail. Nous voyons sous nos yeux ce parc reprendre vie, c’est merveilleux. » Après avoir été totalement saccagé par Daesh, ce parc public a été entièrement défriché et déblayé par les volontaires. C’est un lieu important pour les habitants d’Alqosh, où de nombreux commerces ont pu reprendre leurs activités.
Plus de mille jeunes volontaires comme Alouarn se sont engagés avec SOS Chrétiens d’Orient depuis quatre ans. Croyants ou athées, jeunes ou moins jeunes, il n’y a ni frontière ni limite pour venir en aide aux chrétiens d’Orient. Les humanitaires français se sont très vite mobilisés après la prise de Maaloula, en Syrie, en 2013. D’autres volontaires de différentes nationalités ont pu de la même manière rejoindre les équipes sur place : des Européens, des Américains ou des Australiens. Deux autres associations envoient également des jeunes sur le terrain : l’AED et Fraternité en Irak. Nous avons rencontré Maylis de Rancourt, consultante au Boston Consulting Group et volontaire avec Fraternité en Irak : « Je suis allée au Kurdistan irakien pour fêter Noël avec les réfugiés. Notre objectif était double : passer du temps avec les familles déplacées, leur montrer que nous ne les oubliions pas, et évaluer leurs besoins pour y répondre grâce à l’argent récolté par l’association en France. »
Au-delà de toute l’aide qu’ils apportent sur place auprès des familles en reconstruisant les maisons, les hôpitaux, les écoles et les lieux de la vie quotidienne, les volontaires sont une source précieuse d’informations pour la France. L’implantation de SOS Chrétiens d’Orient et la présence permanente des volontaires permettent une réelle connaissance du terrain et un travail efficace auprès des populations.
Secoués parfois, bouleversés souvent, les volontaires sont confrontés aux difficultés du terrain : « climat rude, fatigue, stress, coupures incessantes d’eau et d’électricité, dureté de la réalité et insuffisance de matériel pour venir en aide à tous les persécutés, lance Alouarn… Heureusement, la vie en communauté permet de souder les liens entre les volontaires et de puiser la force pour servir. » La participation active à la vie de prière avec les communautés locales est un moyen très précieux pour les jeunes volontaires de faire grandir leur foi.
Peur d’être oubliés, les chrétiens d’Orient ont plus que jamais besoin de volontaires pour témoigner de notre engagement auprès d’eux et de nos prières. Bien que Daech s’épuise petit à petit au Proche-Orient, les chrétiens d’Orient ne sont pas tous rentrés chez eux et ils souffrent encore terriblement de la guerre. Il est urgent de s’engager auprès d’eux. « Les volontaires, explique Alouarn, sont des témoignages vivants, ils sont la flamme qu’il ne faut pas éteindre, jamais ! »
Anne-Claire de Colombel
SOS Chrétiens d’Orient
© LA NEF n°298 Décembre 2017