Tribune libre de Patrice Guillamaud sur le caractère dictatorial de nos démocraties modernes en examinant le cas français après l’élection d’Emmanuel Macron.
Au XVIe siècle, dès l’âge de dix-huit ans, le jeune La Boétie avait formulé un paradoxe et un problème politiques fondamentaux. Il s’était d’abord demandé comment il était possible qu’un homme sans envergure, fade, mièvre et insignifiant pût exercer la dictature. Il formulait cette idée de manière provocatrice en parlant du dictateur comme pouvant être un hommelet incapable de satisfaire la moindre femmelette. Il avait ensuite répondu en défendant une thèse qui devint célèbre mais qui est peut-être aujourd’hui un peu trop oubliée. Ce n’est pas, selon lui, le dictateur qui est directement responsable de la dictature mais ceux sur lesquels cette même dictature est exercée. C’est la multitude qui, à la fois par lâcheté, vanité, ambition et habitude, se soumet librement aux injonctions dictatoriales, c’est elle qui crée sa propre servitude. Au XXe siècle, Hannah Arendt avait, quant à elle, montré qu’il y avait une différence entre la dictature personnelle et le totalitarisme. Dans la dictature personnelle, c’est un individu charismatique qui exerce directement son empire. Dans le totalitarisme, par-delà toute envergure charismatique d’un individu, c’est au contraire un système ou un processus impersonnel de pensée qui s’impose à la multitude, pénètre au plus profond des esprits et des intériorités et les enferre dans un rouage presque mécanique et monstrueux, en annihilant toute forme d’initiative et toute forme d’individualité personnelles, celles des gouvernants comme celles les gouvernés. Selon Arendt, le totalitarisme était à la fois nazi et stalinien, et le fascisme mussolinien relevait, quant à lui, de la dictature personnelle. Sa thèse, anti-marxiste dans la mesure où elle donnait à l’idéologie la primauté, par-delà les rapports de force matériels, avait une ambition libérale. Elle revendiquait en effet la fragilité créatrice de l’individu contre la puissance asservissante des idées et des systèmes.
Ces deux thèses se complètent parfaitement. La dictature véritable et suprême, c’est-à-dire la tyrannie, le despotisme ou le totalitarisme ne relève pas de la volonté directe d’un homme seul décidant ouvertement ou sournoisement de dominer les autres. Elle relève d’un processus collectif d’auto-asservissement ou d’auto-aliénation des masses elles-mêmes. Elle plonge ses racines dans les habitudes et les coutumes sociales ainsi que dans l’ambition, le carriérisme et la vanité, à savoir somme toute dans la médiocrité et la couardise de tous.
DICTATURE MACRONIENNE ?
Il y a une dictature macronienne. Pourtant l’actuel président de la République n’en est en aucune manière responsable. C’est la réalité politique française qui, s’effondrant d’elle-même sur elle-même, en raison de sa sclérose partisane, a créé, alliée à la servitude volontaire des élites et du peuple, les conditions de la dictature macronienne. Emmanuel Macron s’est simplement contenté, par intelligence et opportunisme, d’exploiter l’effondrement sur lui-même du système partisan. Ce n’est pas Emmanuel Macron qui a par exemple violé ou séduit de manière tyrannique et violente l’âme de Christophe Castaner, c’est ce dernier qui a poussé la flagornerie auto-asservissante jusqu’à déclarer ouvertement, publiquement, hypocritement et même sans humour sa flamme amoureuse pour le président de la République. Les idées de La Boétie sont, on le voit, bien loin de relever de la divagation et de l’abstraction.
Les choses ne se prêtent pourtant pas au rire. Le problème est bien au contraire d’une gravité extrême La situation politique actuelle est en effet devenue, pour la démocratie française, un piège grandiose. Les rapports de force politiques et la balkanisation des partis non macroniens risquent d’entraîner un nouveau blocage anti-démocratique du système. Il s’agit d’en sortir. Or si l’intelligence et le talent ont suffi à Macron pour laisser imploser un système en pleine décadence et pour lui donner le coup de grâce, ni l’intelligence ni le talent ne pourront suffire pour reconstruire la scène démocratique. C’est une sorte de génie, lequel sera bien plus qu’un simple homme providentiel, ainsi que les hommes pleins de bon sens auto-suffisant l’appellent, qui pourra seul œuvrer à la reconstruction. Car en effet, si le talent, voire n’importe qui, peut détruire ce qui est déjà exténué, seul le génie peut faire advenir la nouveauté.
UNE DICTATURE PARADOXALE
De quoi s’agit-il en effet ? Nous vivons aujourd’hui sous une dictature nouvelle ou dans un nouveau totalitarisme. Or cette dictature contemporaine ou ce totalitarisme contemporain constitue un nouveau paradoxe. Il s’agit d’une dictature paradoxale. Il s’agit en effet d’un totalitarisme paradoxalement libéral doublé d’un despotisme technocratique. La technicité économique et administrative prétend hypocritement annihiler toute forme d’idéologie à savoir toute forme de vision politique à portée philosophique et historique. Elle est pourtant elle-même, sous le titre hypocrite et fallacieux de libéralisme, une nouvelle et très pernicieuse idéologie dont la portée est on ne peut plus totalitaire. Elle relève en effet d’un totalitarisme dont la nouveauté réside dans son caractère précisément et suprêmement hypocrite. Le pire, comme l’avait déjà dit Platon, prend toujours les apparences du meilleur. C’est pourquoi le nouveau totalitarisme prend le titre inverse de ce qu’il est, celui-là même de libéralisme.
De ce fait, le macronisme en est la parfaite incarnation. Sous une allure de penseur, Emmanuel Macron vise à entériner la fin de toute vision pour lui substituer une technicité subtile visant à ne satisfaire, on l’a dit mille fois, rien d’autre que les intérêts ploutocratiques internationaux en procédant à l’accélération de la prolétarisation déjà programmée des classes moyennes. Or ce sont justement ces mêmes classes moyennes qui, par le phénomène de la servitude volontaire, se soumettent le plus drastiquement à la dictature dont il s’agit. C’est cette même classe moyenne qui fait s’abattre sur la démocratie le totalitarisme libéral, à savoir une idéologie sournoise, exclusiviste et antidémocratique de modération systématique et ambiguë à prétention hypocrite de neutralité centriste. Or cette idéologie sournoise ne fait qu’occulter les intérêts des ploutocrates, intérêts relayés par les politiques carriéristes que ces derniers exploitent et manipulent.
Il faut savoir interpréter la réalité et la voir en face. Derrière la revendication théorique, modérée et séduisante d’un équilibre entre l’État et la liberté individuelle peut effectivement se cacher la défense outrancière et éhontée des égoïsmes les plus radicaux et les plus extrêmes, à savoir la défense exclusive des riches et des puissants, défense qui va de pair avec la destruction pure et simple de l’État, des services publics et de l’intérêt général. Le centrisme bourgeois, qui est à la fois de droite et de gauche, permet ainsi, en balkanisant la droite et la gauche véritables et en paralysant ce qu’il est de bon ton d’appeler les extrêmes, d’accomplir pleinement, relayé par le politiquement correct de tout poil et le matérialisme hédoniste et consumériste qui va de pair avec lui, cette même dictature contemporaine, ce même totalitarisme nouveau. Occulté par un centrisme libéral et modéré de pure façade, le totalitarisme est ici, par son blocage de toute alternative démocratique de vision, radical. On aura compris que, pour penser la réalité mondiale et française, il faut désormais, contre l’anti-marxisme d’Arendt, restaurer la conception marxiste selon laquelle l’idéologie, même et surtout lorsqu’elle prétend ne pas en être une, cache toujours des intérêts collectifs. Le spiritualisme lui-même doit en effet prendre conscience, pour mieux se défendre, des intérêts matériels de classe qu’il a l’ambition de combattre.
UN NOUVEAU PARADOXE DOIT S’ANNONCER
Afin de rétablir la démocratie, afin de constituer une alternative politique efficace, un nouveau paradoxe doit s’annoncer. Mais ce paradoxe ne pourra s’accomplir que par un certain génie politique, celui qui allie le charisme personnel, le sacrifice des ambitions égoïstes, la transgression des préjugés et des tabous intellectuels, la vision spiritualiste et le sens de l’intérêt général du peuple. Quel est ce paradoxe ? C’est celui qui doit opposer à la destruction technicienne et libérale de l’État, de l’esprit et de la nation, l’alliance de ceux qui, de droite ou de gauche, voire de ceux qui relèvent de ce que les bien-pensants appellent l’extrême droite et l’extrême gauche, ont au contraire la vision d’un rétablissement des intérêts supérieurs de la nation, de l’esprit et de l’État. Que ce soit au nom d’une sorte de patriotisme social, alliant les partis dits extrêmes de droite et de gauche, ou que ce soit au nom d’un libéralisme national, alliant la droite dite extrême et la droite dite traditionnelle, seule l’alliance des partis d’opposition pourra contrer, dans un jeu authentiquement démocratique d’alternance crédible, l’alliance macronienne du centre droit et du centre gauche. Sans l’alliance, sous quelque forme qu’elle prenne, aucune chance d’alternative ne sera possible. Sans l’alliance paradoxale des partis pourtant déjà balkanisés, face à l’impérialisme totalitaire du centrisme syncrétique de la gauche et de la droite, cachant les intérêts ploutocratiques internationaux, aucune échappatoire ne sera possible.
Or, il n’est pas impossible que ce soit paradoxalement par l’alliance des extrêmes, si l’alliance des droites est impossible, que la démocratie authentique, c’est-à-dire fondée sur l’alternance, ait quelque chance d’être rétablie en France. Il n’est pas à exclure que la Fille aînée de l’Église, laquelle est aussi la nation de la Révolution la plus rayonnante dans le monde, ne puisse échapper à la forme la plus scandaleuse du totalitarisme moderne et de la dictature contemporaine qu’en procédant à ce que personne, parmi les parangons du politiquement correct, n’avait osé penser. L’ironie est cruelle. Les agents politiques au service des ploutocrates auraient ainsi creusé leur propre tombe en créant les conditions d’advenue de ce qu’ils redoutaient le plus. Bien sûr, les Macroniens nous diront qu’ils sont condamnés à réussir car, sinon, ce sont justement les extrêmes qui arriveront au pouvoir. Ils ont pourtant eux-mêmes précisément créé, grâce à l’intelligence de leur chef et grâce à leur propre couardise et à leur propre vanité, les conditions d’une réalisation effective de ce contre quoi ils prétendent nous prémunir.
Tout cela est très sérieux car tout est possible, y compris le pire. Si, par ailleurs, nous en croyons la loi de Murphy selon laquelle le pire, justement parce qu’il est possible, finit toujours par se produire, notre crainte a toute raison d’être extrême. En effet, il n’est pas non plus à exclure que ce nouveau totalitarisme, ce totalitarisme libéral, ne puisse précisément se transformer, paradoxe suprême, en un totalitarisme d’État de forme traditionnelle mais à la solde de la ploutocratie mondiale, un peu comme le totalitarisme communiste chinois s’est lui-même mis hypocritement et paradoxalement au service des intérêts matériels internationaux auxquels il participe.
Cette dernière et ultime forme de totalitarisme ne serait ainsi que la radicalisation fatale de la radicalité propre au totalitarisme nouveau, à savoir au totalitarisme hypocritement libéral en tant que tel. En effet, ce qui fait la seule faiblesse du macronisme, ce qui fait de lui un colosse aux pieds d’argile, sa faiblesse politique due à son absence de soutien populaire réel, faiblesse politique qui s’oppose à sa puissance idéologique, laquelle relève de l’opinion dominant les élites, c’est la facilité avec laquelle il risque de rendre possible ce contre quoi il voudrait paradoxalement nous prémunir. Ce qui fait la faiblesse du macronisme, c’est ce qui pourrait encore en effet permettre, contre l’élite financière mondialisée, de faire basculer le pays dans une sorte de nationalisme libéral, vision qui semble être la nouvelle tendance dominante du Front national, voire des Républicains de base. Cette faiblesse, c’est sa forme démocratique, laquelle est encore persistante, même si elle est superficielle et foncièrement hypocrite. Parce qu’il y a encore des élections, sous le régime totalitaire, paradoxal et ambigu du macronisme, ce même régime risque d’exploser d’une manière analogue à celle dont il a lui-même laissé exploser l’ancien régime prémacronien.
Or, justement, lorsque les ploutocrates prendront conscience que seul un totalitarisme d’État rompant définitivement non seulement avec la démocratie effective mais aussi avec la démocratie superficielle, et se mettant au service des intérêts matériels mondiaux, pourra empêcher la possible advenue d’un libéralisme national, à savoir d’un libéralisme au service authentique de l’intérêt général de la nation, le pire sera à craindre pour le pays. Nous le voyons ici, le libéralisme le plus dangereux pour le pays, le libéralisme le plus à même de faire advenir le totalitarisme, n’est peut-être pas celui que l’on croit, ce n’est peut-être pas le libéralisme dit d’extrême droite mais celui du centre. C’est ainsi que l’enjeu historique, mettant face à face deux libéralismes irréductibles, le libéralisme mondial d’une part où l’État n’est qu’un instrument au service du monde et des riches et le libéralisme national d’autre part, où l’État incarne de manière authentique l’intérêt général du peuple et de la nation, est pour la France considérable. Nous voyons aussi que nous entrons désormais dans un univers idéologique d’une telle complexité que les préjugés traditionnels des gens incultes comme ceux des intellectuels infatués de leur supériorité rendent totalement inapte à sa compréhension.
LA PETITESSE DES DIRIGEANTS POLITIQUES ACTUELS
Face à ce défi considérable, la seule chose qui pourrait sauver le macronisme de sa propre auto-exténuation future, la seule chose qui pourrait empêcher la défense suprême de la France, de son essence, de son identité spirituelle, de l’intérêt public de son État et de l’intérêt général de son peuple, lequel est aussi celui de ses classes moyennes, c’est la petitesse des dirigeants politiques. Si, en effet, Wauquiez, Dupont-Aignan, Le Pen, Mélenchon et les autres font primer leur vanité personnelle sur la nécessité géniale d’une alliance, quelle que soit la forme qu’elle puisse prendre, la démocratie s’exténuera en France comme l’ancien système des partis. Si la droite classique et la droite frontiste ne s’allient pas, cette alliance semblant relever de l’impossibilité, compte tenu du blocage de l’encadrement de la première, obsédée par les préjugés, ou si la gauche mélenchoniste et la droite lepeniste ne s’allient pas, cette deuxième alliance étant la plus paradoxale et peut-être pourtant la moins paradoxalement impossible, l’alternance démocratique sera, pour longtemps, inenvisageable en France.
Par la force des choses, Wauquiez est certes contraint de se radicaliser mais sa radicalisation ne saurait être, par la même force des choses, que de façade et ne saurait que rendre exigible une alliance des extrêmes dont, par principe, il s’exclut et contre lequel, nouveau et ultime paradoxe, il pourrait tenter de nous prémunir. Pris en étau entre le centre et le Front national, comme feu le parti socialiste était pris lui-même en étau entre ce même centre et la France insoumise, Wauquiez est peut-être bien condamné à mort. Lorsque l’on n’a plus de place dans l’espace, on est destiné, par la force absolue du réel, à disparaître. C’est là à la fois la logique des forces immanentes à la réalité et la logique d’une stratégie de conservation contradictoire de soi, laquelle est paradoxalement destinée à virer, pour la droite classique comme pour la gauche traditionnelle, à une nouvelle exténuation et à une nouvelle impasse. Tels sont les blocages entraînant la dictature contemporaine et le totalitarisme nouveau qui menacent, voire atteint aujourd’hui déjà notre pays.
Tout cela est douloureux à penser car tout cela exige de surmonter un certain nombre de préjugés, ceux-là mêmes qui favorisent la servitude volontaire des Français ainsi que l’effroyable engrenage du totalitarisme barbare qui se réalise à travers l’impérialisme matérialiste de la mondialisation consumériste. Tel un apprenti sorcier, Macron a joué avec le feu et, comme d’une irradiation jaillissant d’une dissémination irréfragable de particules, une terrible catastrophe risque de s’ensuivre.
Le plus grand malheur qui risque d’être à cet égard le nôtre, c’est qu’il n’est justement pas du tout sûr qu’une force politique à portée de génialité créatrice puisse aujourd’hui advenir et réparer les dégâts. Il n’est pas du tout sûr que l’esprit puisse l’emporter sur la matière et que la liberté véritable puisse l’emporter sur l’hypocrisie libérale. La puissance anonyme de la ploutocratie mondiale est telle qu’un système complexe de verrouillage, relayé par le jeu conflictuel des petites vanités, qu’elle exploite justement de manière judicieuse, voire éhontée, risque aujourd’hui d’empêcher toute personnalité d’envergure authentiquement charismatique d’accéder au pouvoir ou de l’exercer durablement. Les Sarkozy, les Berlusconi et les Trump, personnalités dont il n’est certes pas évident que le charisme soit d’origine spirituelle, mais qui sont aussi bien loin d’être de nouveaux Hitler ou de nouveaux Mussolini, sont pourtant eux-mêmes depuis longtemps déjà phagocytés par des sortes de tentacules géantes qui les empêchent ou les ont empêchés, malgré quelques réussites ponctuelles, d’être efficaces. Puisque les personnalités d’exception n’ont jamais été et ne seront jamais des saints, tout se passe comme si une puissance sourde condamnait désormais le monde à être dirigé par les plus mièvres et les plus insignifiants des hommes. Tout se passe comme si les élites mondiales ploutocratiques avaient définitivement décidé de confondre le charisme spirituel authentique et le charisme auto-destructeur afin de ne laisser émerger que des pseudo-charismes fades et creux virant à l’auto-dérision d’opérette. Tout se passe comme si une chape de plomb s’était abattue sur la réalité des carrières pour en exclure ceux qui justement pourraient faire advenir ce que les technocrates alliés aux ploutocrates ont décidé de rendre impossible, la résurgence mondiale, pluraliste et démocratique des spiritualités nationales.
Pourtant, aujourd’hui, le peuple gronde. Macron tente certes de faire diversion. Par des discours, notamment celui destiné à séduire et à manipuler les catholiques, par des interventions médiatiques multiples, l’engagements militaire absurde et récent en Syrie, soumis aux injonctions américaines, n’a sans doute lui-même que le sens d’une dérivation médiatique, par des coups-de-com’ permanents, comme le dit si pertinemment Arnaud Benedetti dans un livre récent, Macron tente d’occuper la scène des apparences. Cette diversion est certes efficace, notamment chez les intellectuels moyens phagocytés par la superficialité du politiquement correct. Mais qui sera le plus fort ? Qui est du côté de la réalité ? Le peuple qui défend le service public comme élément de l’identité nationale ou les petits bourgeois qui, à la solde des grands ploutocrates, ne pensent qu’à leur carrière et à leur image sociale ? Se prenant pour le roi, Macron utilise les institutions pour garantir son pouvoir, mais le peuple cheminot utilise sa maîtrise des infrastructures ferroviaires pour le contrer. La lutte est belle et il n’est pas impossible que le peuple ne se révèle pas plus fort que le cynisme pseudo-intellectuel et sournoisement dictatorial des macroniens !
Patrice Guillamaud*
*Auteur de Le Sens de l’Islam (Éditions Kimé, 2017) et Le Charme et la sublimation. Etude sur le désir et la renonciation dans l’œuvre d’Éric Rohmer (Cerf, 2017).
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