Le concile Vatican II a demandé aux évêques qu’ils soient des « pères » pour leurs prêtres. Ce n’est malheureusement pas toujours le cas mais cela arrive. Trop rarement. C’est l’un des sujets d’un roman, inachevé mais très réussi, de Jean Raspail que les éditions Robert Laffont ont publié en 2015 dans la collection « Bouquins » : La Miséricorde.
L’intrigue s’appuie sur une histoire vraie : celle, terrible, du curé d’Uruffe (1956). Peut-on abandonner un prêtre en prison, même s’il a été justement puni pour meurtre commis avec sauvagerie sur une femme avec laquelle il avait péché et dont il a ouvert le ventre pour pouvoir baptiser sa fille avant de la tuer et de la défigurer à son tour ? Y a-t-il des limites à la miséricorde de Dieu et de l’Eglise ? L’Eglise abandonne-t-elle ses fils prêtres tombés dans le péché ? Existe-t-il un avenir pour ces prêtres après leur sortie de prison ? Une rédemption ? Et même une possibilité de revenir dans le ministère et d’y faire des merveilles parce qu’ils auront vécu et expérimenté jusqu’au plus profond de leur chair et de leur être ce qu’est la Miséricorde du Père ? Pour ceux que ces questions intéressent, la lecture de ce roman inédit est conseillée. Ils ne seront pas déçus. Pour tous ceux qui ont connu l’abbé Christian-Philippe Chanut : elle est obligatoire !
Abbé Laurent Spriet
Jean Raspail,La Miséricorde in Là-bas, au loin, si loin…, Robert Laffont, Collection « Bouquins », 2015, 1184 pages, 30 €.
© LA NEF Juin 2018, exclusivité internet