Trois mois après le sommet sur la protection des mineurs réuni à Rome, le Saint-Siège a rendu public, le 9 mai 2019, un texte juridique du pape François, Vos estis lux Mundi, visant à renforcer la législation de l’Église en matière de lutte contre les agressions sexuelles ou les mauvais traitements de mineurs ou d’adultes vulnérables, perpétrées par des clercs ou des religieux.
Ce document, en forme de motu proprio (émis de l’initiative personnelle du pape), établit de nouvelles normes de procédures pour l’Église universelle. Désormais, il incombe obligatoirement aux clercs et aux religieux, mais aussi, en conscience, aux laïcs, qui apprennent qu’un abus a été commis par un membre du clergé, de le signaler de manière circonstanciée à l’évêque ou au supérieur religieux. Pour permettre de présenter des signalements, des structures stables et accessibles au public doivent être constituées dans tous les diocèses du monde.
La personne qui se manifeste à l’autorité ne peut être l’objet d’aucunes représailles et la présomption d’innocence de l’éventuel coupable doit être préservée.
Divers points doivent être soulignés. D’abord, les nouvelles normes de ce motu proprio obligent les évêques et les supérieurs religieux à rendre compte de leurs actes, non seulement s’ils sont personnellement coupables d’abus, mais aussi dans le cas où ils auraient couvert ou entravé les enquêtes civiles ou canoniques touchant l’un de leurs sujets. Ensuite, les autorités ecclésiastiques doivent s’engager résolument à soutenir les victimes et leurs familles en leur offrant une assistance spirituelle, médicale et psychologique. Enfin, le document souligne le rôle des laïcs idoines, juristes, canonistes, psychologues et médecins, dans le déroulement des enquêtes.
Ainsi tous les catholiques, clercs, religieux et laïcs, sont-ils invités à « une conversion continue et profonde des cœurs, attestée par des actions concrètes et efficaces qui impliquent chacun dans l’Église ».
Abbé Albert Jacquemin
© LA NEF n°315 Juin 2019