Eric Mestrallet.

Servir la cause de l’éducation

Aujourd’hui où l’on parle beaucoup de quête de sens et d’utilité sociale avec l’essor de l’économie sociale et solidaire, ou encore des enjeux liés au développement durable, on voit une réelle mobilisation autour du sujet de l’éducation (cf. le lancement des États généraux de l’Éducation avec la participation des entreprises au CESE le 13 novembre). Tout projet éducatif a une dimension durable et anthropologique. Au-delà des enfants que l’école veille à faire grandir, l’école joue un rôle majeur auprès des familles. L’école contribue à la vie d’un quartier et à créer du lien social. 
De fait, Espérance Banlieues participe à la mobilisation, indispensable aujourd’hui, pour faire en sorte que chaque élève puisse trouver sa place dans notre société française. Nous tâchons de prendre en compte l’intégralité de la personne de l’enfant, être de relation qui reçoit et qui donne. L’école est la première petite société à laquelle l’enfant appartient au-delà du cercle familial. Parvient-on aujourd’hui à donner confiance à tous nos enfants pour les hisser vers le haut ? Le cadre d’enseignement peut être différent étant donné l’existence de plusieurs formes d’intelligence. L’enjeu est de faire en sorte que chaque enfant puisse réussir et qu’il ait cette envie d’apprendre, de progresser et de s’épanouir au sein de notre société.

Chercher le meilleur partout
Notre démarche au sein de nos écoles Espérance Banlieues s’inscrit dans cette optique. Elle vise à mettre en œuvre des pédagogies qui ont fait leur preuve, que ce soit par le passé et enrichies depuis, ou bien aujourd’hui avec des innovations probantes à l’étranger. Nous allons chercher le meilleur pour nous adapter aux besoins actuels des enfants, sans imposer un moule prédéfini pour tous. Nous nous inspirons notamment des avancées dans le domaine des neurosciences et nous veillons par exemple à déployer la pédagogie consciente et la méthode de Singapour pour les mathématiques.
Nos enseignants aident leurs élèves à réfléchir à tout ce qu’ils font, à ce qu’ils voient et ce qu’ils lisent (selon la pédagogie Nuyts) ; ils aident l’enfant à construire ses propres repères intérieurs. En cherchant le sens précis de chaque apprentissage, l’enseignement devient alors une enquête intellectuelle passionnante et non une reproduction mécanique. Donner un sens précis aux choses pour être capable de construire une image mentale et tout dire à voix haute avec ses propres mots pour pouvoir le mémoriser à long terme : telle est la pédagogie « consciente » déployée au sein de nos écoles. En complément, Monica Neagoy (1) – spécialiste reconnue pour la méthode de Singapour – forme nos professeurs à cette méthode qui privilégie une approche progressive pour aller du concret à l’abstrait. La méthode a fait ses preuves auprès des enfants singapouriens, ils sont les meilleurs en mathématiques et sont en tête du dernier classement PISA (Programme International pour le Suivi des Acquis des Élèves créé par l’OCDE).
Stanislas Dehaene, président du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale, qui encourage toutes les initiatives pour compenser les inégalités, a salué les initiatives d’Espérance Banlieues. Un de nos directeurs d’école à Marseille présentait récemment sa démarche à des dirigeants d’entreprises : notre approche pédagogique, visant à accompagner au mieux les élèves pour réussir, fait écho au mode de management des hommes. Révéler le talent des enfants, comme le font les managers avec leurs équipes, permet à chacun de réaliser sa vocation. L’enjeu est d’accompagner les enfants, de les mettre en mouvement pour qu’ils deviennent acteurs de leur propre progrès !
Contribuant au renouveau de l’éducation, Espérance Banlieues est heureux de partager ces réflexions avec les acteurs du monde éducatif. Accompagnant aujourd’hui 700 élèves au sein de 17 écoles dans les quartiers sensibles, nous étions d’ailleurs invités à l’ouverture des États généraux de l’Éducation le 13 novembre dernier. Une grande mobilisation citoyenne pour contribuer à améliorer l’éducation en France, répondre aux défis éducatifs et construire ensemble l’éducation de demain. Notre action repose aujourd’hui sur le soutien financier privé que vous pouvez accompagner. N’hésitez pas à nous contacter (2).

Éric Mestrallet
Fondateur délégué d’Espérance Banlieues.

(1) Monica Neagoy contribue au rapport « 21 mesures pour l’enseignement des mathématiques » de Cédric Villani & Charles Torossian remis au ministre de l’Éducation Nationale en 2018.
(2) https://www.esperancebanlieues.org/

NB – Signalons qu’une nouvelle fondation dédiée au soutien du réseau Espérance Banlieues vient de voir le jour sous l’égide de la Fondation de France.

© LA NEF n°320 Décembre 2019