Garabandal (22 janvier 2020)
Le film raconte les quatre années des apparitions de Garabandal (1961-1965) en prenant les moyens d’un film de fiction (acteurs, scénario, décors et costumes) mais dans une intention rigoureusement historique. Le film, d’une très correcte facture, se base sur la thèse du P. José Luis Saavedra, soutenue en 2017 à l’Université de Navarre, sur les apparitions de Garabandal. C’est la première thèse scientifique sur ces événements qui assure le sérieux et l’objectivité du scénario du film. Les auteurs de celui-ci se flattent d’avoir reçu de l’Église catholique espagnole l’attestation qu’« il ne dit rien de plus que ce que dit l’Église sur ces apparitions ». Il commence par le commencement, le crochet que font, sur leur chemin, quatre petites Espagnoles de la campagne de Santander pour aller chaparder des pommes. Tout à coup on les voit regarder en l’air, la tête tirée en arrière, un grand sourire sur leur visage. C’est le signe qu’elles sont en train de voir la Vierge. Elles, ce sont Jacintha, Mari Cruz, Loli et Conchita. C’est cette dernière qui rapporte les événements aux autorités qui la serrent de près pour connaître la vérité. Face aux enfants, les principaux acteurs du drame sont le curé, le bon Don Valentin, et le brigadier Seco qui croit de bonne heure aux apparitions et maintient sa position quels que soient les doutes qu’on instille de toute part. Dommage que son interprète soit limité. Les oppositions aux jeunes filles ont été nombreuses mais elles n’ont pas découragé tous ceux qui ont approché les voyantes pendant les apparitions, lesquelles ont été accompagnées de nombreux phénomènes inexpliqués. Le scénario ne fait pas l’impasse sur les deux messages importants donnés par la Vierge, notamment le second sur « le chemin de perdition » emprunté par de nombreux « cardinaux, évêques et prêtres », dont on ne voit qu’aujourd’hui combien ils étaient actuels.
1917 (16 janvier 2020)
Dans les tranchées de la Première Guerre mondiale, Blake et Schofield (Dean-Charles Chapman et George Mckay) deux jeunes soldats britanniques, se voient assigner par le général une mission à très haut risque : apporter à un colonel anglais sur le front le contre-ordre de l’attaque qu’il a prévue et qui serait, en fait, tomber dans un piège des Allemands.
Sam Mendes, connu du grand public surtout pour avoir réalisé l’un des James Bond (Skyfall) est surtout un homme de théâtre ce qui lui donne de savoir spécialement camper les personnages. Dans 1917, il n’est pas question de grands mouvements d’armées, mais de deux hommes et des quelques rares qu’ils rencontrent. Grande, magistrale, est la reconstitution des tranchées ! Tout le film est la course épique, à travers barbelés et tirs isolés, de deux hommes qui se conduisent en absolu héros sans se le dire, trop tendus qu’ils sont vers la réussite de la mission. C’est du très grand cinéma, porté par une musique de Thomas Newman enivrante ou haletante mais constamment splendide.
François Maximin
© LA NEF n°321 Janvier 2020