Ludovine de la Rochère

Un syndicat pour la famille

Le 24 mars 2023, dix ans après la manifestation de l’avenue de la Grande Armée à Paris, La Manif Pour Tous est devenue Le Syndicat de la Famille.
La Manif Pour Tous, en effet, n’a eu de cesse de défendre le respect de la différence et de la complémentarité des sexes, le mariage, la paternité et la maternité, la filiation, l’intérêt supérieur de l’enfant, c’est-à-dire les fondements de la famille.
Au-delà même de ces enjeux fondamentaux, La Manif Pour Tous a systématiquement dénoncé tout ce qui va à l’encontre de la protection de la famille : dénigrement des parents ; prosélytisme progressiste visant les enfants et les jeunes ; démolition de la politique familiale ; mise à mal du congé parental et d’autres mesures facilitant l’accueil de l’enfant… Ces sujets – et il y en a bien d’autres – disent à quel point nous sommes confrontés à une forte volonté de déconstruction.
La famille est en effet le lieu même de la transmission d’un patrimoine immatériel d’une génération à l’autre : affection, identité, histoires de vie, foi, valeurs, règles, culture… C’est de sa famille que l’on reçoit tout cela, puis chacun enrichit cet héritage de son expérience et le transmet à son tour. Grâce à sa famille, on ne part pas de rien, on n’est pas une page blanche, un électron libre – ou perdu plutôt – à la merci du premier démagogue ou manipulateur.
Et c’est bien cela qui gêne les idéologues.
D’autres politiques ne combattent pas la famille, mais l’ignorent, complètement. Cet état de fait, que l’on trouve généralement sur la droite de l’échiquier politique, explique la faible capacité, voire l’incapacité, à défendre la famille. Il va aussi avec l’absence de doctrine et de propositions en la matière.
Alors qu’elle est irremplaçable, la famille se trouve ainsi prise en étau entre les uns et les autres, et nous la voyons se défaire, année après année : le mariage est en chute libre, la natalité continue de baisser, le nombre d’enfants placés explose… et, en parallèle, la violence sous toutes ses formes ne cesse d’augmenter, de même que les difficultés psychosociales, la déscolarisation, la délinquance, les addictions, etc.
Dans ce contexte, La Manif Pour Tous a pris la décision de changer de paradigme en changeant de nom et de statut. Revendiquer explicitement l’objectif en affichant la famille et indiquer qu’il s’agit de la défendre, par tous les moyens opportuns : voilà ce que signifie « Le Syndicat de la Famille ».
Prolongement naturel de La Manif Pour Tous, le Syndicat fait d’abord valoir que, même si la famille n’est pas parfaite – puisqu’elle est pleinement humaine –, seuls l’homme et la femme peuvent fonder une famille et celle-ci répond pleinement aux besoins de l’enfant.

Une veille quotidienne
Le Syndicat agit donc contre toutes les mesures qui vont à l’encontre de cette réalité. Nos dirigeants élaborent des projets de loi délétères, bien identifiés, auxquels s’ajoutent, dans la plupart des projets législatifs, des articles de parlementaires qui subrepticement attaquent aussi la famille. Nous menons donc une veille législative et politique quotidienne.
Grâce à notre vigilance, nous avons ainsi dénoncé, par exemple, la proposition de loi visant à pénaliser les parents qui tenteraient de dissuader leur enfant de changer de sexe. Finalement, des amendements, portés par des parlementaires alliés, ont rendu ce texte un peu moins dangereux.
Nous avons aussi alerté sur un projet de nouveau code de droit international privé français discrètement élaboré en 2022 par le ministère de la Justice et incluant un article visant à faciliter le recours à la GPA à l’étranger. Si le ministère tente de le faire inscrire à l’agenda du Parlement, il devrait être aussitôt dénoncé comme un cavalier législatif, c’est-à-dire une tentative de manipulation.
En outre, jour après jour, Le Syndicat agit pour faire entendre que si la société va mal, c’est notamment parce que la famille est profondément fragilisée. Et il propose aux nombreux politiques qu’il rencontre une vision globale des enjeux ainsi qu’un ensemble de mesures concrètes. S’il faut évidemment du temps pour parvenir à nos objectifs, nous constatons en tout cas un vif intérêt pour cette approche innovante. Nous avions d’ailleurs largement inspiré les programmes famille de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour pour la présidentielle 2022. Ce travail doit être évidemment élargi et approfondi.
La tâche est immense. Et c’est pourquoi j’appelle tous ceux qui veulent protéger la famille à devenir membre du Syndicat : plus il sera représentatif, plus il sera efficace. RDV, donc, sur le site www.lesyndicatdelafamille.fr !

Ludovine de la Rochère,
présidente du Syndicat pour la famille

© LA NEF n° 358 Mai 2023