Cinéma Janvier 2024

Le club des miracles (24 janvier 2024)

Nous en sommes en Irlande, en 1967. Le curé de la paroisse a organisé une tombola dont le premier prix est un voyage à Lourdes. Finalement elles sont quatre femmes à partir, Lily, Eileen, Dolly et Chrissie, de trois générations différentes. Si la plus jeune actrice, Agnès O’Casey, est peu connue, les autres, Laura Linney et surtout les deux plus âgées, Katy Bates et Maggie Smith, sont des stars, extraordinaires comédiennes justement célèbres pour leur talent.

Un « club des miracles » qui se déplace à Lourdes, c’est évidemment pour y trouver un miracle. Elles espèrent la guérison du petit garçon de Dolly (la plus jeune des quatre), un enfant en bonne santé et joyeux mais qui, inexplicablement, ne parle pas. Les miracles ne se commandent pas, mais il en existe certains, intérieurs, qui ne sont pas moins désirables que des guérisons physiques. Lilly et Eileen sont enragées depuis le début de la présence de Chrissie à ce pèlerinage, à qui elles reprochent d’avoir porté l’enfant d’un garçon promis à une autre. Il y a de l’avortement dans l’air. Comme avec Dolly qui a tenté de « faire passer » un bébé. De telles histoires, dans les années 60, ont une gravité qui s’est beaucoup atténuée aujourd’hui dans les consciences, même si bien sûr rien n’a changé. Si elles rendent le film moins léger qu’il ne paraissait d’abord, elles ont le mérite de l’inscrire plus sérieusement dans l’humanité et de faire recevoir les « miracles » qui s’annoncent avec plus de gratitude. Plus vivant que les Irlandais, il n’y a que les Irlandaises !

L’affaire Jeanne d’Arc (DVD, VAD)

L’Affaire Jeanne d’Arc est un docu-fiction réalisé pour la télévision. Il a été diffusé sur France 2 le 20 décembre mais on peut le voir en « replay » ou en VAD sur la plateforme France.tv. On peut voir sur YouTube qu’il existe beaucoup de vidéos récentes sur Jeanne d’Arc, mais celle-ci est d’une originalité radicale, retrouvant vie quotidienne et militaire du Moyen Âge avec l’exactitude que permettent le dessin 3D et l’image de synthèse, animée par capture de mouvements. Mais ceci ne serait rien sans la véracité historique du récit. Ce dernier a été écrit par le coréalisateur du film, Antoine de Meaux, habitué aux scénarios historiques puisqu’il a écrit de nombreux « Secrets d’histoire » présentés par Stéphane Bern. L’armature du film est le procès de réhabilitation, tenu vingt-cinq ans après la mort de Jeanne, qui a fait éclater non seulement sa sainteté mais l’abomination du premier procès. L’instruction en est faite par l’inquisiteur, Jean Bréhal, secondé du jeune Pierre Fournier, l’unique personnage de fiction du documentaire, qui attire la sympathie par son inexpérience et sa droiture. Toute l’épopée de Jeanne est là, admirable, enthousiasmante et poignante. Il n’y manque que l’épisode où Jeanne se fit remettre la couronne de France par Charles VII puis la donna au Seigneur du Ciel, avant que celui-ci ne la confie à nouveau à Charles. Cet épisode est bien relaté dans une autre vidéo, de Saje, en 2020, La Passion de Jeanne, portée notamment par Mgr Marc Aillet, Philippe de Villiers et Jacques Tremolet de Villers. Le portrait vrai de la vraie sainte.

François Maximin

© LA NEF n° 365 Janvier 2024