Cet ouvrage est le fruit d’un travail universitaire mené par plus d’une vingtaine d’étudiants de l’Institut Universitaire Saint-Pie X de Paris dirigés par Wojcieh Golonka. Lorsqu’ils se lancent dans la traduction de The Thing (« La Chose »), l’ouvrage est inédit en français… sauf qu’en avril 2015, les éditions Climats en proposent une première traduction (cf. La Nef n°271 de juin 2015, p. 40). Celle-ci étant, selon nos auteurs, en partie déficiente, les puristes pourront apprécier les progrès de cette nouvelle version. Publié en 1929, The Thing. Why I am Catholic est une sélection d’articles de Chesterton sur le sujet religieux. L’auteur avait achevé son chemin de conversion vers l’Église catholique (la fameuse « Chose ») en 1922 et il avait ferraillé dur, avec son légendaire sens du paradoxe, pour justifier son choix et attaquer le protestantisme. Par exemple : « Si le protestantisme est une chose positive, il ne fait aucun doute qu’il est mort. Dans la mesure où il était vraiment un ensemble de croyances spirituelles précises, on n’y croit plus. À l’heure actuelle, les principes protestants authentiques ne sont suivis par presque plus personne – encore moins par les protestants. » Ou encore : « Il est tout à fait vrai qu’à la veille de la Réforme nous pouvons trouver dans l’Église romaine de vrais torts, poussant à la révolte. Mais pas un seul de ces vrais torts n’a été réformé par la Réforme. » Les articles ici rassemblés sont inégaux et certains sont un peu datés, mais on y trouve toujours des pépites, des traits fulgurants de génie.
Christophe Geffroy
Pourquoi je suis catholique, de G.K. Chesterton, préface de l’abbé F.-M. Chautard, Via Romana, 2017, 364 pages, 24 €.
© LA NEF n°296 Octobre 2017