Il y a deux sortes de femmes occidentales à exterminer : les néoféministes et les filles qui portent des baskets blanches avec leur jupe-collants. Quel rapport entre les deux espèces ? À vrai dire aucun : les secondes se paient notre tête en s’affublant de cet atroce alliage dans la rue lors que sitôt arrivées au bureau elles chausseront de délicats escarpins qui aideront peut-être leur carrière à avancer. C’est énervant pour le passant, mais on est prêt à le leur pardonner.
Pour les premières, c’est une autre paire de manche : ayant bien travaillé à l’école et repassé leurs leçons, elles ont généralement trusté les têtes de classe jusqu’en CM2, ce qui a éveillé dans leur caboche l’étrange idée qu’elles étaient nées pour changer le monde. Changer le monde qui est bien sûr celui des garçons qui sont trop bêtes, comme on dit dans la cour de récré. Par la suite, ayant lu deux livres en 1ère L, elles ont imaginé qu’elles seraient décidément romancière, performeuse, réalisatrice ou politicienne, alors qu’elles auraient parfaitement rangé les rayons du CDI. Le sérieux avec lequel elles formulent leurs accusations primaires envers et contre tous n’a d’égal que l’ignorance abyssale où elles sont des constantes humaines. Ces « gnagnagna-pauvres-connes » chères à Alain Finkielkraut ont entrepris de détruire le monde et le vide de leurs tristes vies ne contribuera hélas pas à les détourner de cette mission.
Il y a deux manières d’être simple d’esprit : par la sainteté et par la sottise. Inutile de préciser ni qu’elles sont diamétralement opposées ni de laquelle ressortissent nos post-féministes. En reniflant en chaque homme un agresseur, elles banalisent le viol, ces sottes. En stigmatisant la virilité, elles réduisent à néant leur dénonciation de la violence. Et c’est ainsi qu’elles sont sottes.
Heureusement, elles ne représentent qu’une extrême minorité des personnes du sexe lesquelles sont généralement plutôt des poisons (dans le langage d’aujourd’hui, on dit, pardonnez-moi, des « connasses », je vous épargne ce terme dans la suite), ce dont on les félicite. Car où la sotte croit, découvrant la lune, mettre au jour chez l’individu de sexe masculin une tendance à la grossièreté et à la domination, la poison sait à qui elle a affaire, elle, et s’en accommode très bien. De même que nous nous débrouillons avec son hystérie, ses mensonges, son hypocrisie, ses crises de nerfs, son inconséquence et son triple fond, elle sait faire avec notre triste nature et sa part de vulgarité. C’est même certainement de cet attelage brinquebalant du mâle lourd et de la poison qu’est née la civilisation, lorsqu’ils ont décidé de concert que si l’on ne pouvait totalement s’en débarrasser, on pouvait au moins éduquer ces médiocrités fondamentales gisant dans les deux sexes.
JEU PÉDAGOGIQUE
Toutes ces considérations atrocement vulgaires dont nous prions le lecteur qui nous aura suivi jusqu’ici de nous excuser ne sont évidemment que jeu, mais jeu pédagogique dont nous souhaitons vivement que certaines crasses féministes apprennent que leur idéologie peut blesser. Dans le balance ton porc général, il est en effet devenu banal et même recommandé de traiter l’homme en tant que mâle de tous les noms, de l’accuser de tous les péchés, bref de considérer globalement qu’il ne serait qu’un gros enfant attardé, capable seulement d’agressivité et de lourdeur, qu’il s’agirait de rééduquer jusqu’à ce qu’il ait compris ce qu’on attendait de lui. C’est-à-dire de servir et de la fermer. Mais tout cela n’est finalement qu’écume dont on sait qu’elle passera vite, si l’on se souvient du mot que l’on prête à Henry Kissinger : « Personne ne gagnera la guerre des sexes. Il y a trop de fraternisation avec l’ennemi. »
Jacques de Guillebon
© LA NEF n°300 Février 2018