Benjamin Blanchard.

L’action de SOS Chrétiens d’Orient

Benjamin Blanchard est directeur général de SOS Chrétiens d’Orient. Il nous explique les actions de son association

La Nef – Pourriez-vous nous rappeler ce qu’est SOS Chrétiens d’Orient ?
Benjamin Blanchard – SOS Chrétiens d’Orient est une association née en octobre 2013 à la suite de la prise de Maaloula, en Syrie, par les djihadistes du Front Al Nosra. Nous avons commencé, avec une poignée d’amis, par organiser un convoi de Noël pour soutenir les chrétiens de Syrie. Aucun de nous ne connaissait cette région ! Nous pension tous que ce serait une opération symbolique, sans véritable lendemain.
Trois ans plus tard, nous avons envoyé plus de 1000 volontaires sur le terrain et nous avons des missions permanentes dans quatre pays : Syrie, Liban, Jordanie, Irak, ainsi que l’Égypte, en été… Nous menons aussi des opérations ponctuelles au Pakistan.

Où en êtes-vous de vos actions et quels sont vos principaux projets à venir ?
En seulement trois ans, nous avons fondé ou reconstruit six écoles, neuf hôpitaux, seize bâtiments religieux, distribué près de cent tonnes de matériel humanitaire. Cela va des vêtements chauds aux générateurs électriques en passant par les colis d’alimentation, les kits médicaux, les lits d’hôpitaux, les fournitures scolaires… Nous finançons des créations d’entreprises, le forage de puits, la réhabilitation de vignobles, d’oliveraies, bref, de tout ce qui permet aux chrétiens de reconstruire leur vie et de se reconstruire un avenir sur les terres qui ont vu naître le christianisme.
Actuellement, nous finançons d’autres constructions d’écoles ou d’établissements hospitaliers. Mais nous participons surtout à la reconstruction de la ville d’Alep, en Syrie. Et au retour des déplacés chrétiens d’Irak dans leurs villages de la plaine de Ninive. C’est une grande joie, après les avoir accompagnés durant leur terrible quotidien dans les camps de réfugiés du Kurdistan d’Irak, de les voir progressivement rentrer dans leurs foyers.

Comment voyez-vous l’avenir des chrétiens au Proche-Orient ?
L’objectif prioritaire réside dans le réenracinement. Leur grand défi est de participer activement à la reconstruction de leur pays, de montrer que la guerre ne les a pas réduits à une simple minorité et qu’ils demeurent bien des Irakiens ou des Syriens à part entière. Face aux bouleversements provoqués par les années de guerre, les chrétiens doivent prendre place à tous les échelons de la société. Notamment en investissant les métiers manuels, l’artisanat, le petit commerce…
Si nous ne les aidons pas depuis la France et l’Europe, beaucoup n’auront pas la capacité de rester sur place et feront le choix de partir vers de prétendus eldorados. Or, il est indispensable – pour maintenir les équilibres locaux autant que pour préserver le berceau de notre foi – que les chrétiens continuent de faire partie de la vie du Proche-Orient.

Comment vous aider ?
Ceux qui le souhaitent peuvent se porter volontaires pour rejoindre nos missions sur le terrain. Les autres peuvent nous faire des dons en fonction de leur générosité et de leurs moyens. Nous en avons un besoin vital, car ce sont précisément nos donateurs, même les plus modestes, qui rendent possible tout ce que nos volontaires accomplissent sur le terrain.

Propos recueillis par Christophe Geffroy

SOS Chrétiens d’Orient, 16 avenue Trudaine, 75009 Paris. Tél. : 01 83 92 16 53. Site : www.soschretiensdorient.fr

© LA NEF n°298 Décembre 2017