Bérénice Levet © Hannah Assouline-L'Observatoire

Une juste critique de l’écologie

Bérénice Levet est docteur en philosophie, essayiste, auteur notamment de Libérons-nous du féminisme ! (Éditions de l’Observatoire, 2018), Le crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017), La théorie du genre ou le monde rêvé des anges. L’identité sexuelle comme malédiction (Grasset, 2014, rééd. LGF, 2016). Elle nous parle ici de son dernier livre (1), dont nous ne saurions trop recommander la lecture, tant il constitue une analyse claire et exhaustive des dérives inquiétantes d’une certaine écologie qui imprègne de plus en plus les esprits. Nous publions ici la version longue et complète de l’entretien réduit pour raison de place paru dans La Nef n°345 de mars 2022.

La Nef – Si vous êtes sévère avec une certaine forme d’écologie, votre livre montre cependant votre attachement à l’écologie réelle : pourriez-vous nous définir l’écologie telle que vous la concevez ? Et en quoi l’écologie est-elle « conservatrice » ?

Bérénice – Levet – L’écologie que je dénonce est en effet l’écologie telle qu’elle s’incarne aujourd’hui dans Europe Écologie Les Verts ou chez Anne Hidalgo à Paris, mais aussi dans les mouvements associatifs et militants. C’est en outre une doxa verte dont bourdonne la caverne. Que l’inquiétude écologique nous ait gagnés me semble une très heureuse chose, toutefois, préemptée par la gauche, c’est une victoire à la Pyrrhus. La victoire tourne à la défaite pour qui est véritablement occupé et préoccupé de la nature, des bêtes mais aussi des hommes et du lien qui les attachent les uns aux autres. Car l’écologie, le mot oikos le dit qui signifie habitat, ce n’est pas l’étude et le discours sur la nature mais sur les relations entre les vivants, elle se place à la jonction.

L’écologie est conservatrice dans son essence et en son inspiration, elle est souci de préservation, de conservation et de continuité de la nature, d’une nature qui s’est révélée fragile et périssable. Elle est née avec la révolution industrielle lorsque l’homme a acquis les moyens d’altérer de manière irréversible le donné naturel. Mais on doit aller plus loin, l’écologie est conservatrice en cela qu’elle porte une philosophie, une certaine idée de l’homme qui va à rebours de la philosophie moderne, dite progressiste, de l’homme délié, désaffilié, autosuffisant : elle articule l’homme à ce qui n’est pas lui, elle nous rappelle que naître, c’est entrer dans un monde qui était là avant nous et qui doit demeurer après nous. Et ce monde est tout à la fois nature et culture : la forme de nos civilisations, la langue, l’histoire, les arts sont des réalités non moins vulnérables que la nature et ensemble, ils comptent, ils doivent pouvoir compter sur cette créature qu’est l’homme pour prendre soin d’eux. Autrement dit, l’écologie pose l’homme comme un obligé. Elle en appelle ainsi à notre gratitude, à notre disposition à voir dans ce qui nous est donné, un don, un présent, un cadeau.

Une certaine idée de l’homme et une certaine entente de la vie sont donc en jeu dans l’écologie. L’écologie véritable et non celle de Sandrine Rousseau ou de Greta Thunberg, nous enjoint de réhabiliter des dispositions humaines tenues pour obsolètes, jugées « vieux jeu » et pourtant si salutaires pour la nature : le tact, les scrupules, les égards, ces belles notions aux accents désuets sont à remettre au centre du jeu.

L’Occident, avec derrière lui l’homme blanc européen, est accusé de tous les maux, notamment en matière écologique avec l’industrialisation et la recherche effrénée de la croissance : comment recevez-vous cette accusation ?

Ce qui frappe, c’est en effet et d’abord la haine de l’homme – on se souvient de l’article pionnier de Marcel Gauchet paru dans la Revue Le Débat en 1990, « sous l’amour de la nature, la haine des hommes » – qui anime nos écologistes. À les lire, à les écouter, la chose ne ferait aucun doute : l’homme serait de trop sur terre. Un mot a d’ailleurs été forgé pour incriminer l’humaine nature et ses activités, « anthropocène ». La thèse qui tend à s’imposer, portée par les voix les plus autorisées, est que finalement tout a commencé de mal tourner pour la nature au néolithique, lorsque l’homme est devenu sédentaire, agriculteur et bâtisseur. On croit que je caricature ? Nullement et je le montre à travers plusieurs exemples, mais le lecteur en aura une preuve immédiate en consultant le numéro de la docte revue Histoire du mois de février : « Néolithique : l’agriculture a-t-elle fait le malheur des hommes ? » La question n’en est pas une. La thèse est assénée, péremptoire puisque non discutée, la rédaction abandonnant le monopole de la parole légitime au professeur de Protohistoire, Jean-Paul Demoule qui « propose de faire remonter à la révolution néolithique les effets catastrophiques pour l’environnement » : « Certains ne font commencer l’Anthropocène qu’avec l’énergie nucléaire et les années 1950, observe-t-il, d’autres avec la révolution industrielle ou d’autres encore avec les grandes découvertes. On peut considérer que son véritable début coïncide avec le Néolithique », et le spécialiste de donner son onction à l’écoféminisme : la domination des hommes sur la nature et celle sur les femmes sont contemporaines, ensemble elles émergent au Néolithique. Et la rédaction du mensuel de se ranger derrière ces conclusions : « Pas question ici de nier la manière dont les “progrès” techniques ont durablement aggravé et souvent justifié les prédations, les massacres, les injustices ou la domination de l’homme –et de la femme – par l’homme », prévient l’éditorial.

Le salut passerait, et l’Union Européenne veille au grain multipliant les décrets en ce sens, par le « réensauvagement » de l’Europe, peu importe les carnages commis par les loups. Pas de larmes pour les brebis, pour les moutons…La Fontaine dont je cite une magnifique fable, n’est plus des nôtres.

Remettons les pendules à l’heure. Ce n’est pas de domestiquer la terre qui est coupable – je me fais l’avocat d’homo faber, de l’homme comme bâtisseur, constructeur. L’homme n’habite pas seulement en poète la terre – car à ce titre nous n’aurions pas fait long feu au sein de la nature –, il a le souci d’aménager le séjour terrestre afin de faire de la nature un foyer, un chez soi, de la rendre hospitalière, amicale aux hommes, ce qu’elle n’est pas spontanément, mais il convient naturellement de distinguer entre l’homme qui collabore avec la nature et l’homme qui l’épuise. Je l’ai dit, l’écologie naît avec la révolution industrielle et la mentalité utilitariste, lorsque l’homme se rapporte au donné naturel comme à un stock de ressources et substitue au soin de la féconder, ce beau mot chargé des traditions paysannes et de connotations religieuses, la volonté de la rendre productive, rentable.

En quoi l’écologie politique est-elle au service de la « déconstruction du vieux monde », en lien avec le féminisme intersectionnel, le décolonialisme, l’islamisme, le wokisme, la « cancel culture »… ?

L’écologie exulte, plus ou moins sous cape, de venir ajouter son lot de victimes à toutes celles dont l’Occident serait, selon les idéologies que vous évoquez, la grande fabrique. Après et avec les femmes, les homosexuels, lesbiennes, gay et autres BTQI, les noirs, les musulmans, bref, les « racisés », voici venus le danger pour la terre, les bêtes, le climat. Les écologistes font leurle grand récit d’une civilisation occidentale dont toute l’histoire aurait été écrite par l’homme blanc hétérosexuel catholique ou juif et dont le ressort de l’action serait la domination de tout ce qui n’est pas lui – domination ou mieux prédation : j’ai observé en effet que, depuis l’émergence du mouvement metoo, le couple prédateur/proies tend à supplanter le couple dominant/dominés, on comprend pourquoi : le portraitde l’homme blanc en prédateur autrement dit en carnassier, a quelque chose d’infiniment plus redoutable. Si en 1990, Gauchet pouvait déceler sous l’amour de la nature, la haine de l’homme, au fil du temps les choses sont allées se précisant : sous l’amour de la nature, c’est la haine de l’homme occidental qui prévaut. Et cette thèse est défendue par les voix les plus autorisées, notamment le professeur au Collège de France, Philippe Descola. « Se désoccidentaliser » serait notre seule issue.

Vous dites avec Paul Valéry que toute politique implique une certaine idée de l’homme : quelle est l’idée de l’homme des écologistes ?

D’un côté, l’homme des écologistes est un homme sans passé, sans histoire, sans épaisseur temporelle, aplani sur le seul présent, un vivant en somme. Le prestige du prénom Zoé dans les familles dites éveillées à l’écologie est à cet égard révélateur, zoé, c’est la vie au sens biologique du terme, la vie proprement humaine en grec se dit « bios » qu’on retrouve dans biographie. L’homme des écologistes cultive peut-être son jardin mais il n’est relié à aucune communauté historiquement constituée. L’idée de l’école que défendent les écologistes est à cet égard un bon indice : c’est une école qui renonce définitivement à donner à connaître, à comprendre et à aimer la civilisation la forme de vie propre au pays, dont l’enfant est appelé à devenir sociétaire et citoyen, dont, autrement dit, il aura à répondre. Jadot promet une école permettant à l’enfant, tel une fleur, de s’« épanouir », occupé, comme déjà dans les villes dirigées par des écologistes, à « potagiser » dans des établissements aux « cours de récréation dégenrées ».

Que l’enracinement, au sens que la philosophe Simone Weil attache à cette notion, l’inscription dans un lieu mais non moins dans une histoire, soit le besoin le plus fondamental de l’âme humaine leur est parfaitement étrangère et même leur fait se dresser les cheveux sur la terre. L’écologie nous était, nous est l’occasion de répondre à ce besoin après des décennies de mépris, mais, et pour paraphraser Rousseau (le philosophe), les écologistes sont des hommes à paradoxes parce qu’ils sont des hommes à préjugés, ils sont désespérément tributaires de nœuds mentaux moralement qualifiés propres à la conscience progressiste. Les racines, c’est mal, et les écologistes restent des mondialistes.

Mais ce n’est là qu’un versant, les écologistes sont désespérément de leur temps et ils sont parfaitement acquis à l’idéologie, d’importation anglo-saxonne, diversitaire et identitaire. L’individu doit être reconnu, exalté dans ses appartenances particulières, son identité sexuée, sexuelle, ethnique, religieuse. Rien n’est plus légitime pour eux que la revendication tonitruante à la « visibilité ». L’homme n’a plus d’âme pour eux, il a une identité. Il n’est rien de fortuit si le maire de Grenoble, Éric Piolle, se trouve tout à fait dépourvu lorsque la bise islamiste, au travers de la revendication du droit à porter un burkini, burqa balnéaire, dans lespiscines municipales, vient à souffler. La politique des « droits culturels » qu’il pratique dans les villes dont ils sont devenus les princes à la faveur des élections municipales de juin 2020 en sont un autre exemple magistral.

Face aux problèmes écologiques, « l’Occident recèle ses propres anticorps » (p. 154), écrivez-vous : quels sont-ils et comment peuvent-ils « résoudre » le problème écologique ?

L’Occident recèle ses propres anticorps parce que l’Occident, en sa noble inspiration et en ses glorieuses réalisations, n’a cessé d’affirmer et d’attester que l’homme est voué à une plus noble tâche que celle de consumer, d’épuiser, de détruire. On ne peut réduire notre histoire à une histoire de saccages et d’oppression. La civilisation occidentale, pourvu qu’elle retrouve son âme, recèle des trésors pour répliquer à la crise écologique, et singulièrement la France dont le génie, c’est-à-dire l’esprit, l’inspiration, n’est pas économique. La France contre les robots, contre la mécanisation du monde, contre la logique exclusivement utilitariste, Bernanos mobilisait ses contemporains en les rappelant à la singularité française, il nous faut retrouver cette confiance, cette foi dans notre modèle de civilisation, et dont Madame de Staël a fait résonner, magnifiquement, les harmoniques « grâce, goût, gaieté ». Il y a de la mesure dans la composition française. Je ne prétends évidemment pas détenir la clef qui permettrait de « résoudre » le problème écologique mais une chose est assurée, le salut ne passe pas nécessairement, fatalementpar la désoccidentalisation – la foi occidentale dans l’homme, le sens que nous donnons à l’aventure humaine comme recherche, enquête, la soif et la fierté de connaître, de comprendre, d’aménager le séjour.

Ce qui, dans l’Occident, est à remettre en question est la seule chose que les écologistes non seulement ne récusent pas mais exaltent : l’anthropologie moderne, dite progressiste, de l’homme comme entité entrant toute armée dans la société, autosuffisante, cette philosophie de la déliaison, l’idée de l’individu comme sujet porteur de droits à faire valoir. Plutôt que de commencer par les droits, nous aurions dû commencer par les devoirs, corrigeait Simone Weil, dont L’Enracinement porte pour sous-titre « Prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain ». Tout le malheur des hommes, dit en substance la philosophe, vient de ce qu’ils sont comme en lévitation sur la terre, or, c’est par les liens que nous tissons avec les autres hommes, mais avec la terre, avec les bêtes que nous nous attachons à quelque chose et que la vie prend son sens. Rien de plus laid, dit-elle encore, qu’un homme sans fidélité.

L’écologie ne peut, ne doit être la politique première. Pour rebâtir un monde durable, il nous faut repartir des hommes. Être rapatriés sur terre et dans nos terres. L’écologie appelle une politique de civilisation, de l’homme civilisé. Formons, cultivons, je le redis, ces dispositions proprement humaines, sans lesquelles il n’est pas de civilisation, les scrupules, les tourments, la capacité à admirer.

Face aux épuisements de la nature, vous prônez une certaine « autolimitation » : pourriez-vous nous l’expliquer et en quoi cette autolimitation est-elle différente de la « sobriété heureuse » prônée par les adeptes de la décroissance ?

Je me sépare des adeptes de la décroissance comme je me sépare de tous les spécialistes de la solution des problèmes. La vertu du moment que nous vivons, si nous savions la saisir, est d’être « rendus à la rude réalité à étreindre », d’être comme sommés de devenir, redevenir « paysan », selon le mot de Rimbaud que j’ai placé en exergue de mon livre. Je me méfie des grands mots, de ceux qui se tiennent pour l’avant-garde éclairée et à ce titre se tiennent pour autorisés à surveiller et punir. Être écologistes, c’est, ce devrait être renoué avec le particulier, avec la réalité charnelle. L’autolimitation, terme que j’emprunte à Soljénitsyne, vient rappeler à l’homme qu’il est à lui-même et pour lui-même instance de limitation. Nous nous sommes par trop accoutumés à demander à la loi de nous arrêter, de nous empêcher de tout concevoir et défend de tout oser faire et nous retenir de tout oser, comme le disait Tocqueville de la religion. Mais, avec la liberté, dit Leo Strauss, nous a été donnée une sorte de « terreur sacrée », « le pressentiment que tout n’est pas permis ». Assurément, chez certains, et notamment chez les écologistes, ardents militants de la PMA, de la GPA, cette terreur sacrée est-elle étouffée. C’est pourquoi, rien n’était plus antinomique, et effrayant, que d’entendre le candidat EELV à la Présidence de la République, Yannick Jadot, vociférer, lors du meeting de Lyon, « nous sommes la pulsion de vie, nous sommes la vie », la vie est vorace, elle suit son cours, indifférente à tout ce qui l’entoure !

Vous évoquez Lynn White qui a accusé le christianisme d’être à l’origine de la crise écologique (1967) : que répondre à cette accusation ?

Je conçois en effet ce livre comme une réplique aux procureurs de l’Occident, avides d’instituer la jeunesse notamment, en tribunal de l’inquisition. Nous ne devons pas laisser le dernier mot aux contempteurs de notre civilisation. Érigée en conscience universelle, flagornée par les adultes, Greta Thunberg, l’œil noir tonne contre l’Occident dont elle ignore tout sinon qu’il est coupable, et chacun plie et ploie. Le christianisme est en effet l’inusable prévenu dans le grand procès écologiste, avec, hélas, parfois, la complaisance et l’esprit de repentance des catholiques eux-mêmes, volontiers enclins à battre leur coulpe. Le christianisme, comme le judaïsme, aurait octroyé aux hommes le pouvoir de se soumettre les bêtes et l’ensemble de la nature et l’on ânonnera les mots de la Genèse et les paroles de Dieu après la Chute. Or, l’imputation est plus que hâtive ; la lettre pèche ici contre l’esprit, car le christianisme relève d’une philosophie de la finitude : l’homme y est créature donc dans la dépendance d’un Créateur, tout ne lui est pas permis ; ; créé à l’image de Dieu de surcroît, l’homme ne saurait impunément se dégrader [j’ai inversé l’ordre des propositions] ; la nature, œuvre de Dieu, lui est confiée, remise à sa garde, il en est le dépositaire, non le propriétaire ; créé à l’image de Dieu de surcroît, l’homme ne saurait impunément se dégrader. Et puis, raison historique, qui rend éclatante l’ineptie du procès : c’est dans un monde déchristianisé que s’inaugure la réduction de la nature à un objet d’exploration et d’exploitation scientifique et technique, autrement dit, dans un monde où la religion n’est plus suffisamment vivace pour empêcher de tout concevoir et défendre de tout oser. Je rappelle en outre que c’est dans un Occident pleinement chrétien que les plus beaux et les plus profonds hymnes picturaux, musicaux à la nature se sont fait voir et entendre.

Descartes, dont on dit qu’il méprise la nature et les animaux, est mis au banc des accusés par les écologistes : vous plaidez non coupable ?

Je ne plaide pas totalement non coupable, mais là encore je ne peux admettre qu’un philosophe comme Descartes se voit réduit à deux formules, escamotées qui plus est. Par parenthèses, notre époque a ceci de formidable qu’elle dissimule sa paresse sous l’indignation vertueuse, et c’est ainsi qu’elle se dispense de lire les grands auteurs des siècles passés en les accusant de complicité avec le mal, elle se dispense mais aussi et plus fautivement, elle prive les jeunes générations du commerce de ces immenses et tellement savoureux et profonds, et féconds esprits. Descartes est de ceux-là et j’ai tenté de rendre communicative la passion que je nourris pour cet écrivain hors pair. J’ai donc rouvert le dossier. La théorie de l’animal tel une horloge, n’a cessé d’être discutée, disputée, dans le salon de Madame de la Sablière que fréquentait La Fontaine, critique des plus sévères du philosophe français. Je cite trois magnifiques fables qui sont autant de répliques à Descartes. Mais Descartes lui-même admet la controverse, y répond, argumente, nuance. Enfin, l’animal-machine n’est pas le dernier mot de la France sur cette question, il y a La Fontaine donc, mais Buffon, que nous ne lisons plus guère mais dont l’Histoire naturelle marqua d’une forte empreinte notre culture. L’exposition au château de Versailles, Les Animaux du roi, qui vient de fermer ses portes mais dont il reste le catalogue, montre à quel point nous avons eu, nos peintres naturellement mais nos rois, des yeux pour voir et s’émerveiller de la beauté des bêtes. Ne nous laissons pas intimider par les contempteurs de l’Occident, sur ce chapitre comme sur tous les autres.

Propos recueillis par Christophe Geffroy

(1) Bérénice Levet, L’écologie ou l’ivresse de la table rase, L’Observatoire, 2022, 220 pages, 19 €.

© LA NEF n°345 Mars 2022