Le cardinal Gerhard Ludwig Muller © AdobeStock

Chemin synodal allemand : « Un abus de l’autorité épiscopale »

Avec sa dernière assemblée générale, les débats et les votes démocratiques du soi-disant « Chemin synodal » ont pris fin. Les décisions prises à la majorité doivent maintenant être mises en œuvre. Cependant, celles-ci sont loin de rencontrer l’approbation sans partage du Pape, qui représente l’Église universelle et donc 1 300 millions de catholiques romains et qui est chargé de garantir l’unité de l’Église bimillénaire. Et pas non plus l’approbation sans partage des catholiques allemands et, plus généralement, des catholiques du monde entier. Les résolutions adoptées dans le cadre de ce processus de réforme et qui revendiquent pour elles-mêmes une validité juridique risquent de nous éloigner du principe d’unité, lequel garantit la pérennité de l’Église. L’abandon du principe unificateur emporterait de graves conséquences. Nous nous sommes entretenus sur ces questions avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, spécialiste en dogmatique et historien du dogme.

Lothar C. Rilinger (R.) : De nombreux textes ont été approuvés il y a quelques jours à Francfort, à l’issue de la dernière assemblée générale du Chemin synodal. Avant d’aborder certains d’entre eux, une question fondamentale : quelle part de l’enseignement traditionnel (par exemple sur le sacerdoce ou sur l’homosexualité) un fidèle peut-il mettre en question sans pour autant cesser d’être catholique ?

Cardinal Gerhard Ludwig Müller : S’agissant du sacrement de l’ordre, qui est un dans son origine et sa nature (dans ses trois degrés d’évêque, de prêtre et de diacre), celui-ci a son fondement dans l’appel des apôtres par Jésus-Christ, le Fils de Dieu lui-même, et par le mandat que Celui-ci leur a confié. Contre l’objection des groupes spiritualistes jusqu’à la Réforme protestante au XVIe siècle selon laquelle le sacrement de l’Ordre n’appartient pas à la substance de l’Église, le Magistère (en particulier dans les Conciles de Trente et de Vatican II) a approfondi les origines christologiques et la place ecclésiologique de ce sacrement. La « constitution hiérarchique », c’est-à-dire sacramentelle, de l’Église est également fondée sur lui (cf. Vatican II, Lumen Gentium 18-29).

Ainsi, quiconque nie les éléments essentiels du ministère ordonné, institué par le Christ dans l’Église et qui est celui de la Parole et des sacrements, et quiconque ne reconnaît pas les évêques et les prêtres comme les pasteurs désignés par l’Esprit Saint ne peut plus se dire catholique. Ce qui est constitutif de la foi catholique ne peut être déterminé ni par un bureau d’état civil ni par le Comité central des catholiques allemands (ZdK) ni encore par toute autre organisation ecclésiastique purement humaine, mais seulement par l’ensemble des évêques catholiques avec le Pape comme principe de l’unité de l’Église dans la vérité de la révélation finale de Dieu en Jésus-Christ. L’hérésie qui entend contredire la Révélation et la formulation conceptuelle de celle-ci dans le Credo se présente faussement, à l’instar des anciens gnostiques, comme un développement de ce qui est réellement signifié ou comme un ajustement nécessaire pour tenir compte des capacités de compréhension limitées des destinataires – comme chez les soi-disant modernistes de l’avant-dernier siècle. On ne peut plus rappeler, contre le courant dominant de l’Occident gagné aux thèses LGBT, quel est le sens de la nature humaine créée par Dieu comme étant structurée en deux sexes. On ne peut plus appeler péché l’activité sexuelle en dehors du mariage légitime de l’homme sans s’exposer à l’ostracisme social ou encourir une sanction, la justice devenant un organe totalitaire chargé de veiller sur la façon dont il est socialement admis de penser, de parler et d’agir. Pour le dire simplement, il ne s’agit ni plus ni moins d’une dictature de la médiocrité.

R. : Vous avez rappelé que le sacrement de l’ordre, quoique de nature unique, comprend trois degrés – diacre, prêtre, évêque. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, comme l’a souligné Mgr Rudolf Voderholzer à Francfort, admettre des femmes seulement comme diacres, et non comme prêtres ou évêques, serait discriminatoire. Quels sont ainsi les problèmes auxquels on se confronte lorsqu’on en vient à exiger le diaconat pour les femmes ?

M. : En fait, il n’y a qu’un unique sacrement de l’ordre. C’est pourquoi ses éléments essentiels s’appliquent à chacun de ses trois degrés. Cette conviction a grandi dans la Tradition de l’Église, a prévalu contre les objections qui lui étaient faites et s’est approfondie au point d’avoir fait l’objet d’une définition magistérielle qui lie chaque catholique en conscience.

R. : À l’avant-dernière assemblée générale du Chemin synodal, un texte invitant à considérer positivement l’homosexualité a été adopté. Lors de la dernière assemblée générale, un autre texte a été adopté, qui vise à permettre des célébrations de bénédiction pour les couples homosexuels, mais aussi pour les personnes civilement divorcées et remariées. Or, il y a tout juste deux ans, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a précisément déclaré que les bénédictions des unions homosexuelles étaient impossibles. Que nous apprend un tel comportement sur l’Église en Allemagne, sur les évêques allemands, mais aussi sur Rome dans le cas où aucune action ne serait immédiatement entreprise ?

M. : À la demande du Pape, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a clairement mis l’accent sur l’enseignement catholique relatif à la distinction sexuelle. Dans sa récente interview (mars 2023) donnée au journal argentin La Nación, le pape François lui-même a distingué entre, d’une part, la pastorale des personnes attirées par le même sexe et, d’autre part, la domination progressive du monde par l’idéologie la plus dangereuse actuellement, à savoir celle – totalement non scientifique – du genre et des LGBT. D’ailleurs, cette colonisation apparaît déjà quand on entend le discours absurde relatif à l’« homme biologique ». Comme si la sexualité humaine était autre chose qu’un fait biologique, même s’il est vrai que ce fait doit être appréhendé sous son aspect moral dans l’unité corps-âme de l’être humain, en vue de la réalisation d’un bien dont l’amour assure la perfection. En fait, l’Église catholique est la seule institution au monde qui défend inconditionnellement la dignité humaine parce que, selon le commandement de Dieu, tout en rappelant la nocivité du péché, elle donne à chaque pécheur la grâce du repentir et de la conversion, et promet ainsi une vie nouvelle dans l’amour de Dieu.

Au-delà de la définition de l’homme la plus ancienne, celle qui assure son plus grand progrès et garantit sa promotion la plus élevée – définition que Jésus, le Fils de Dieu, nous révèle définitivement comme étant la volonté du Père céleste et Créateur du monde et de l’homme (cf. Mt 11, 25-27) –, il n’y a aucune connaissance humaine qui puisse relativiser sa Parole : « N’avez-vous pas lu ceci ? Dès le commencement, le Créateur les fit homme et femme, et dit : À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! » (Mt 19, 4-6). Même en déformant les mots de la manière la plus sophistiquée qui soit, les soi-disant exégètes modernes ne sauraient dissimuler cette vérité issue de la Révélation, à savoir que la conséquence de la négation de Dieu est un mensonge sur la juste relation entre l’homme et la femme et que, par conséquent, les rapports sexuels entre personnes de même sexe ne corresponde pas à la nature de l’homme telle qu’elle est structurée en deux sexes distincts. Ni les campagnes médiatiques, ni même les amendes et peines de prison infligées aux chrétiens par ces dictatures de l’opinion ne peuvent changer quoi que ce soit à cela, quand bien même les lois adoptées en ce sens présenteraient une apparence démocratique.

R. : Un autre texte adopté à Francfort demande que la prédication, l’administration du baptême et la célébration des mariages soient ouverts aux laïcs. Outre le fait que cette possibilité est déjà effective (au mieux à moitié légalement) dans certains diocèses allemands, elle soulève cette question : en quoi avons-nous encore besoin de diacres permanents ?

M. : Ces options ne sont pas fondées sur un manque de prêtres et de diacres en Europe ou sur une urgence particulière en rapport avec un salut spirituel menacé, mais sur la pression des laïcs employés à plein temps dans la pastorale, en vue d’exercer des fonctions sacerdotales afin d’accroître leur propre prestige social. Les véritables ministres du baptême sont l’évêque, le prêtre et, si ces derniers ne peuvent être présents, le diacre. Le laïc ne peut donner le baptême qu’en cas d’urgence, lorsqu’est en jeu le salut individuel. Mais il ne peut pas administrer un baptême dans le cadre des offices qui se tiennent habituellement dans les paroisses. Les laïcs théologiquement formés et mandatés à ce titre par l’évêque peuvent prononcer une parole spirituelle dans les célébrations religieuses non eucharistiques et participer ainsi à la proclamation de la Parole sur la base du sacerdoce commun. Dans la théologie occidentale – et même si ce point devrait être discuté plus en détail – ce sont les époux qui administrent le sacrement de mariage. L’évêque ou le prêtre, représentant le Christ et représentant de l’Église, confirme l’alliance du mariage en leur nom. « Il convient que l’homme et la femme concluent leur union avec le consentement de l’évêque, afin que le mariage puisse correspondre aux volontés du Seigneur et non aux exigences de la luxure. Tout doit être fait pour la gloire de Dieu ! », écrivait Ignace d’Antioche à Polycarpe de Smyrne, au début du IIe siècle (chap. 5, 2). C’est donc choisir une mauvaise direction que de vouloir écarter les prêtres de la célébration des mariages.

R. : Lors de la conférence de presse finale à Francfort, Mgr Georg Bätzing s’est adressé aux opposants aux réformes en ces termes : « Qu’est-ce qu’on vous enlève avec les décisions que nous prenons » Et plus loin : « S’il vous plaît, vivez ce qui est important pour vous, et nous ne vous l’enlèverons pas. » Que répondriez-vous à un tel discours, vous qui souhaitez parler au nom des catholiques ordinaires ?

M. : Ce n’est rien de moins que de la poudre aux yeux hypocrite. Les catholiques croyants ne se laisseront pas diffamer de cette manière. En tout cas pas par des évêques qui, au lieu de diffuser leur propagande, devraient garder devant leurs yeux et méditer la parole de l’Apôtre : « Ne prenez pas pour modèle le monde présent, mais transformez-vous en renouvelant votre façon de penser pour discerner quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, ce qui est capable de lui plaire, ce qui est parfait. » (Romains 12:2). Les résolutions adoptées par le Chemin synodal ôtent aux catholiques croyants « la vérité de l’Évangile » (Ga 2, 5) pour la remplacer par le plat de lentilles bon marché d’une idéologie LGBT, véritable centre de gravité du synodalisme allemand – une idéologie qui s’oppose à la vision chrétienne de l’homme comme créé à son image et à sa ressemblance en tant qu’homme et femme.

R. : Comment expliquez-vous que plus des deux tiers des évêques aient approuvé des textes apparemment en contradiction avec les enseignements traditionnels de l’Église ? Comment un évêque peut-il marquer son accord ou même s’abstenir face à un texte lorsque, de son propre aveu, celui-ci contient, à côté d’aspects positifs, des passages assurément problématiques ?

M. : Il s’agit là d’une violation grave et d’un abus inexcusable de l’autorité épiscopale, comme dans l’Empire romain d’Orient, où la majorité des évêques soutenait l’hérésie arienne, c’est-à-dire la négation de la nature divine du Christ, ou comme en Afrique du Nord à l’époque de St. Augustin, où les évêques donatistes, qui avaient développé leur propre ecclésiologie différente de Rome, dépassaient le nombre d’évêques catholiques. Les évêques ayant approuvé les résolutions du Chemin synodal ne peuvent invoquer comme excuses l’ignorance, des persécutions menées par des dictatures hostiles à l’Église, ou encore la séduction d’une propagande. En effet, ils connaissent nécessairement les enseignements anthropologiques de Vatican II sur le mariage, la famille et la sexualité, en particulier sur l’unité physique et mentale de la personne humaine. Le Pape lui-même et les deux préfets compétents de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et de la Congrégation pour les Évêques leur ont publiquement signalé les graves erreurs qu’ils commettaient.

R. : Les évêques qui ont voté contre les réformes approuvées par le Chemin synodal ont fait l’objet d’une pression massive. Cette pression a été exercée de manière calculée par les réformateurs, comme en témoignent également les déclarations de Mgr Bätzing lors de sa conférence de presse. Vous avez vous-même été évêque de Ratisbonne. Que recommanderiez-vous à vos confrères ? Comment agiriez-vous dans une telle situation ?

M. : Cette dictature des médias s’exerce en effet depuis plusieurs années. Elle prouve en tout cas l’impiété de ceux qui orchestrent de telles campagnes, alors même qu’ils occupent parfois des postes au sein d’institutions financées par l’Église. Ils se livrent à des chasses à l’homme antichrétiennes contre des personnes honorables et compétentes, qu’il s’agisse d’évêques, de prêtres ou de laïcs. Et ce toujours en utilisant le même procédé, à savoir, en l’absence d’arguments rationnels, le recours aux insultes personnelles.

R. : Les sacrements dispensés par un évêque ou un prêtre qui soutient les résolutions du Chemin synodal sont assurément valables. Mais les fidèles doivent-ils pour autant continuer à recevoir régulièrement les sacrements de ces ecclésiastiques ? Ou faut-il leur conseiller de recevoir la Sainte Communion d’autres prêtres, même s’ils doivent alors se déplacer plus loin ?

M. : Il est vrai que les sacrements sont valables, même administrés par un évêque schismatique ou hérétique, pourvu qu’il ait l’intention de faire ce que l’Église entend par ces sacrements. Mais il convient aussi d’éviter le contact avec ces personnes qui égarent tant de brebis du Christ qui leur sont confiées. De nombreux Pères de l’Église ont également été sévèrement persécutés par des hérétiques, tels qu’Athanase le Grand, Jean Chrysostome, le pape Martin Ier, etc. La soi-disant bénédiction des couples de même sexe est un abus de langage. L’apparition du geste de bénédiction ne correspond à aucune réalité de la grâce secourable donnée par Dieu. C’est un péché grave d’invoquer le nom de Dieu pour justifier au nom de l’amour de Dieu la transgression des commandements de Dieu, qui nous gardent toujours du mal du péché. « Car tel est l’amour de Dieu : garder ses commandements ; et ses commandements ne sont pas un fardeau, puisque tout être qui est né de Dieu est vainqueur du monde. Or la victoire remportée sur le monde, c’est notre foi. » (1 Jn 5, 3-4).

R. : Lors du Chemin synodal, il a été décidé à la majorité – comme dans un parti politique – ce que les catholiques allemands et du monde entier doivent croire. Est-ce compatible avec la Bible, le Magistère et la Tradition que des décisions en matière de foi soient rendues contraignantes par un vote majoritaire, orienté par des directives politiques, et ce alors même que la majorité des membres de cet organe n’ont qu’une formation théologique rudimentaire, voire aucune formation ?

M. : Cette assemblée, qui s’est elle-même octroyée, en l’usurpant, la qualité de « Chemin synodal », en l’absence de toute discussion ouverte basée sur la Parole de Dieu, n’a aucun fondement dans la constitution sacramentelle de l’Église. Il ne s’agit que d’un forum d’échange d’opinions. Contrairement à ce qui a pu être affirmé en toute ignorance théologique, ce Chemin synodal ne saurait être l’organe souverain, en lieu et place de Dieu, de l’église allemande, organe qui pourrait ordonner aux évêques de renoncer à la Révélation au profit d’une vision matérialiste du monde qui la contredirait diamétralement. Aux évêques allemands qui, en totale contradiction avec leur mission divine, à savoir présenter et défendre la foi catholique dans toute sa vérité et sa plénitude, ont accepté de voter ces textes spirituellement confus ou qui, par lâcheté, se sont tus, s’applique cette parole de l’Évangéliste : « Cependant, même parmi les chefs du peuple, beaucoup crurent en lui ; mais, à cause des pharisiens, ils ne le déclaraient pas publiquement, de peur d’être exclus des assemblées. En effet, ils aimaient la gloire qui vient des hommes plus que la gloire qui vient de Dieu. » (Jean 12, 43-43). À cela près que, aujourd’hui, ce ne sont pas les pharisiens qui sont craints mais le politiquement correct de l’idéologie woke.

R. : Le Chemin synodal prétend représenter les catholiques allemands de manière juridiquement contraignante et revendique une telle légitimité. Un organisme extra-ecclésial qui ne dispose d’aucune légitimité démocratique peut-il prendre des décisions pour tous les catholiques allemands ?

M. : Le Chemin synodal allemand ne fait pas partie de la constitution sacramentelle de l’Église, et n’est rien de plus qu’un organe informel. Il ne saurait être question d’une représentation juridiquement contraignante des catholiques. Les membres de cet organe mandatés par le Comité central des catholiques allemands (ZdK) ou nommés par les évêques ne représentent pas l’Église vis-à-vis de l’État, de la société ou de l’histoire et certainement pas les catholiques dans l’obéissance qu’ils doivent à Dieu. Ils ne représentent personne d’autre qu’eux-mêmes. Y compris dans l’hypothèse où ils auraient été désignés à l’issue d’une élection générale et libre, ils ne pourraient se prévaloir d’aucune autorité qui s’imposerait en conscience aux catholiques allemands pris individuellement ou dans leur totalité. Et même une majorité d’évêques ne pourrait contraindre personne à obéir à des déclarations contraires à la foi ou à des règles immorales. Contrairement aux apôtres, les évêques ne sont pas les détenteurs infaillibles de la Révélation, laquelle s’est close à la fin des temps apostoliques et qui est contenue tout entier dans les Saintes Écritures et la Tradition apostolique. Dans leur totalité, sous la direction du pape romain, ils n’ont droit à l’infaillibilité (comme interprétation authentique du deposium fidei) que s’ils adhèrent à « l’enseignement des apôtres » (Ac 2, 42) (Dei Verbum 7-10).

R. : Le Comité central des catholiques (ZdK), dont les membres ne sont pas élus par les catholiques allemands, peut-il prétendre à une quelconque légitimité pour les représenter ?

M. : L’arrogante prétention de ce Comité central des catholiques de représenter les intérêts des catholiques témoigne déjà à elle seule de l’ignorance théologique crasse des auteurs de ces textes synodaux proprement scandaleux. D’ailleurs, le fait que des baptisés cherchent à imposer leurs prétentions montre bien que ceux-ci ont en vue non pas le salut du monde dans le Christ mais un pouvoir purement terrestre. Or, l’Église qui chemine n’est pas destinée à rechercher une gloire terrestre (Vatican II, Lumen Gentium, 8). En effet, « aucune ambition terrestre ne pousse l’Église ; elle ne vise qu’un seul but : continuer, sous l’impulsion de l’Esprit consolateur, l’œuvre même du Christ, venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité, pour sauver, non pour condamner, pour servir, non pour être servi » (Vatican II, Gaudium et Spes 3).

© LA NEF pour la traduction de l’allemand par Jean Bernard, mis en ligne le 31 mars 2023